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Le blog

30 Janvier 2013

De Pak Beng à Huay Xai

A la tombée de la nuit, l’artère principale de Pak Beng se métamorphose ; les restaurants petits ou grands ont allumé leurs enseignes multicolores qui trouent la noirceur de la rue. Après une pause à la guesthouse, nous redescendons tranquillement vers le port à la recherche d’un endroit où diner. Nous ne sommes pas les seuls ; les étrangers qui arrivent de Huay Xai ou de Luang Prabang font comme nous et nous croisons un couple de touristes australiens qui étaient sur notre bateau. Nous échouons finalement dans un des nombreux restaurants qui dispose d’une terasse avec vue sur le fleuve et propose un mélange de cuisine thai, lao et chinoise. La cuisine est bonne, mais pour la vue sur le Mékong, il faudra revenir en plein jour. Ici, ce n’est pas Vientiane, et faute d’éclairage public, les rives du fleuve sont plongées dans l’obscurité.

Le lendemain matin, nous quittons la guesthouse vers 7 heures, avec armes et bagages. C’est tôt, mais comme il est impossible de connaître l’heure exacte de départ du bateau, nous préférons avoir du temps pour prendre un petit déjeuner, acheter des provisions de voyage, et embarquer avant que tous les sièges ne soient occupés. Pour le petit-déjeuner, nous nous arrêtons à la terasse d’un café à la sortie de la ville et nous commandons omelettes, toasts, et café lao. Pour les provisions de voyage, ce sera poulet grillé, sticky rice et sandwichs, que nous acheterons un peu plus bas. Puis c’est la redescente vers l’appontement, le long de cet escalier vertigneux que nous avons gravis la veille. Heureusement, dans ce sens, et après une bonne nuit de sommeil, la progression est beaucoup plus facile.

Au niveau de l’embarcadère, quelques slow boats attendent déjà les passagers. En principe, il y en a un pour Luang Prabang et un autre pour Huay Xai, mais comme tous ces bateaux sont dépourvus de panneau indiquant leur destination, il faut deviner, ou mieux demander. Renseignements pris, notre bateau est amarré en « double-file » et nous devons passer par un premier bateau pour le rejoindre.

Pendant que la femme du pilote fait sa prière du matin à Boudha, agenouillée à la proue du bateau, nous embarquons et trouvons deux places inoccupées. Nous avons bien fait d’arriver tôt, car très vite le bateau se remplit et les rares sièges disponibles sont pris d’assaut. Pour les retardataires, il faudra s’asseoir par terre ou bien aller chercher au fond du bateau une des banquettes d’autocar stockées en vrac et l’installer dans un endroit praticable.

Finalement, c’est le départ. Le slow boat quitte l’embarcadère de Pak Beng et entame sa lente remontée du fleuve. C’est repartis pour 8 à 9 heures de navigation, avec un paysage qui change progressivement à mesure que l’on remonte vers le Nord et Huay Xai ; les montagnes cèdent la place à la plaine et le fleuve redevient la frontiète naturelle entre le Laos et la Thailande. Une ligne de partage invisible mais que l’on devine lorsque l’on compare le paysage des deux rives : ce sont parfois des détails infimes mais qui marquent la différence de richesse entre les deux pays.

Etape à Huay Xai

A l’instar de Pak Beng, Huay Xai fait partie de ces villes-étapes où l’on passe une nuit lorsqu’on voyage du Laos vers la Thailande et inversement. Mais comme c’est aussi un poste frontière avec la Thailande, nombre de voyageurs ne s’y arrêtent même pas. Il suffit en effet de traverser le Mékong en pirogue pour se rendre en Thailande et de là prendre un bus vers Chiang Rai ou Chiang Mai. Ce que nous ferons plus tard. Mais pour le moment nous avons décidé de poser nos sacs un jour ou deux afin de préparer la suite de notre voyage.

Le port de Huay Xai se trouve à un bon kilomètre en amont du centre-ville, aussi lorque notre slow boat accoste, les chauffeurs de tuk-tuk et autre rabatteur sont déjà sur la jetée à attendre le client. Nous déclinons poliment les différentes propositions de transport et d’hébergement et nous remontons la jetée à pied jusqu’à la route qui conduit au centre de Huay Xai. Là nous hélons un tuk-tuk qui nous charge et nous dépose pour un prix «raisonnable» devant le Sabaidee Guesthouse. C’est un endroit que nous avons découvert l’année précédente (grâce à nos amis de Travelfish), après avoir testé différentes guesthouses à Huay Xai. Et, c’est assurément une des meilleures adresses adresses de la ville, que ce soit simplement pour passer la nuit en ville avant de repartir le lendemain matin ou bien pour séjourner un peu plus longtemps. En effet, pour 100.000 kips (une dizaine d’euros) le Sabaidee Guesthouse propose des grandes chambres avec salle de bain et eau chaude, une grande terasse couverte qui offre une vue imprenable sur Mékong et une connexion wi-fi.

Malheureusement, avec une quinzaine de chambres, le Sabaidee Guesthouse est victime de son succès et lorsqu’on débarque du bateau à cinq heures du soir, on a peu de chance d’y trouver une chambre libre. Mais cette fois encore la chance nous sourit et nous arrivons tout juste à temps pour prendre la dernière chambre disponible.

A moins de louer une moto pour aller explorer les environs ou joindre un tour organisé pour visiter le triangle d’Or ou la forêt des singes, il n’y a pas grand chose à faire à Huay Xai, si ce n’est s’offrir une journée de farmiente et profiter de la terasse de l’hôtel avant de reprendre la route. C’est précisément ce pour quoi nous sommes là. Une journée à ne rien faire (ou presque) et nous voilà déjà sur le départ. Direction la Thailande et Chiang Mai.