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Le blog

Bagan 5-6 Janvier 2014

Da Bagan à Bagan : Shwe Na Di Guesthouse

Finalement, lorsqu’on voyage en Birmanie on perd beaucoup de temps à trouver un hébergement décent qui ne soit pas hors de prix. A moins, bien sûr, d’avoir prévu un budget conséquent et d’avoir préparé son voyage à l’avance. Mais lorsqu’en plus on se trouve à Bagan et en haute saison, la tâche se révèle encore plus difficile.

Dès le lendemain de notre arrivée, nous louons donc des vélos et refaisons la tournée des hôtels visités la veille. Ils sont toujours aussi complets à l’exception du Shae Na Di situé dans la rue principale qui a quelques chambres de libre à 30 $. C’est le prix que nous avons payé la veille, mais avec le confort en plus, une véritable fenêtre et une connexion Wi-Fi, comme le propose la majorité des hôtels.

Inutile pour autant de tresser des lauriers à cette guesthouse car comme toutes les autres, elle a encore augmenté ses prix de 50 % depuis l’automne 2013. Ce qui en fait une adresse correcte, mais largement surévaluée.

Quoi qu’il en soit, c’est là que nous avons décidé de poser nos bagages durant les quelques jours que nous passerons à Bagan. Ce sera l’occasion de découvrir que le patron des lieux est une véritable tête de mule et qu’il peut se montrer très désagréable dès lors qu’on ose formuler une critique sur sa guesthouse.

Tout commence le lendemain matin à l’heure du petit déjeuner. Ce dernier est servi sur des tables basses dans la cour intérieure autour de laquelle s’organisent les chambres. Un employé nous propose thé et café et revient avec le plateau du petit déjeuner. Sur celui-ci, on découvre trois bananes, quatre tranches de pain de mie, un pot de confiture, un pot de margarine, et c’est tout. Je m’enquiers innocemment de la suite du menu, omelette, scrabble eggs, fried rice ? On me répond que, non, tout est là. Je commence donc à râler en anglais, arguant du fait que mon épouse est chinoise et qu’elle ne peut manger autre chose que du riz sauté au petit-déjeuner. Ce qui est parfaitement faux, puisque ma chère épouse mange des céréales !

Le ton monte légèrement devant d’autres touristes qui l’air de rien ne perdent pas une miette de la conversation. Finalement, le fils du patron débarque et, sans doute pour calmer le jeu, nous demande ce que nous voulons. Je lui répète ce que j’ai déjà dit à trois reprises : du riz sauté avec un œuf. Cinq minutes plus tard, il dépose devant mon épouse l’assiette de riz sauté. Pour moi ce sera ceinture, car entretemps l’homme s’est fait attraper par son père et remonter les bretelles.

Avant de partir en balade, nous passons par la réception pour régler notre seconde nuit d’hôtel. Comme le big boss est là, je l’entreprends à nouveau sur son établissement, le prix des chambres et la qualité du petit déjeuner. L’homme apprécie modérément mes critiques et démarre au quart de tour : si la guesthouse ne nous convient pas, nous sommes libres d’aller voir ailleurs. Ce que nous ferions volontiers si ce n’était pas aussi difficile. Finalement, je lui conseille de bien profiter de cette flambée des prix, car c’est une situation qui ne va pas durer, et je lui promets que lorsque nous reviendrons dans quelques années, les prix seront  revenus à la normale et que nous paierons 15 $ pour une chambre dans sa guesthouse.

Je me suis fait un nouvel ami qui me rappelle ce vieux chinois de Georgetown en Malaisie. Il tenait un petit café Internet dans le centre historique et m’avais demandé un supplément pour brancher mon portable sur le secteur. Je l’avais envoyé paître devant une poignée de client, et du coup, il n’avait fait comprendre que je n’étais pas le bienvenu ; d’abord en reprenant la chaise en plastique sur laquelle je m’apprêtais à m’asseoir, ensuite en débranchant le câble Ethernet. Je n’avais pas insisté.

Mais la notion de perdre la face n’existe pas chez les birmans. Le propriétaire du Shwe Na Di est juste une sacrée tête de mule qui défend son business. Nous nous quittons, en restant chacun campés sur nos positions.