Menu Fermer

Le blog

Bagan – 7 Janvier 2014

De Bagan à Yangon en bus

A moins d’être un spécialiste ou un amateur éclairé, deux jours suffisent pour visiter le site de Bagan. Les touristes professionnels qui ont déjà « fait » Bagan, vous diront le contraire, mais c’est un fait, après deux jours de balade à bicyclette à sillonner la plaine de temple en temple, on commence à saturer. Imaginez une plaine de quelques dizaines de kilomètres carrés sur laquelle serait disséminées des centaines d’églises, de chapelles, de basiliques, de cathédrales… Vous n’y passeriez pas davantage de temps !

Bref, après deux jours de visite, nous avons décidé de repartir vers Yangon avant de rentrer en Thaïlande. Pour ce trajet, nous avons le choix entre le train et le bus, mais après notre expérience du train entre Yangon et Mandalay, nous décidons d’essayer le bus. C’est moins cher, plus rapide, et plus confortable. Du moins si l’on en croit les publicités de la compagnie J&J qui montrent des cars ultra-modernes, équipés de sièges pullman.

Mais notre expérience personnelle nous rappelle que ces photos peuvent être trompeuses et qu’elles sont parfois fort éloignées de la réalité. Ainsi de ce trajet en bus entre Hanoi et Phonsavan que nous avions réservé à l’agence de voyage de notre hôtel. L’employée nous avait montré les photos d’un superbe bus couchette et nous avait même permis de choisir nos places. Arrivés à la gare routière, nous avions découvert un vieil autocar, déjà bondé, et la question n’était même plus de trouver les couchettes que nous avions réservées, mais simplement de trouver une place où nous poser.

A Bagan, la situation semble être un peu différente ; l’employé de l’agence de voyage, nous assure qu’il s’agit d’une toute nouvelle compagnie et que le bus dans lequel nous allons voyager est bien identique à celui représenté sur la photo.  Affaire conclue, je régle le prix des billets (36 $ pour deux personnes) et le rendez-vous est pris pour 20 heures, devant notre guesthouse où le bus passera nous prendre.

Effectivement, vers 8 heures du soir un bus flambant neuf s’arrête devant Shwe Na di Guesthouse. Lumière tamisée, larges sièges en cuir… exactement comme sur la publicité. Le temps de nous installer et le bus reprend la route ; il s’arrête encore devant deux hôtels pour charger les derniers passagers, puis file vers l’autoroute de Yangon.

Eh, oui, ce n’est pas le Vietnam, ni le Laos  ni le Cambodge, mais la Birmanie qui dispose d’un bon réseau autoroutier (un peu vétuste), grâce auquel certains trajets, comme ici, se font à la vitesse moyenne de 80 km/h.

Vers 10 heures du soir, le bus s’arrête sur une aire de repos de l’autoroute : pause-pipi et diner pour ceux qui n’ont pas eu temps de manger avant d’embarquer. L’endroit me fait penser à ces gigantesques aires de repos qui ponctuent les autoroutes chinoises à intervalles réguliers : une enfilade de 5 ou 6 restaurants de grandes capacités, des toilettes capables d’accueillir tous les passagers d’un car sans afficher complet et un immense parking ou stationnent en permanence une trentaine de bus. Sur l’autoroute de Yangon, l’endroit est de dimensions plus modestes et le parking est désert, à l’exception des dizaines de vendeurs qui ont installé leur stand de fortune et propose des fruits, des boissons et toutes sortes de provisions de bouche.

Une demi-heure plus tard, le chauffeur a fini son dîner et sonne le rassemblement de quelques coups de klaxon. Le car reprend sa route en direction de Yangon où nous arrivons avec plus d’une heure d’avance. En effet, il est tout juste 4 heures et demie du matin lorsque le bus pénètre dans l’enceinte d’une gigantesque gare routière et s’immobilise devant le petit bureau de la compagnie ;  Terminus, tout le monde descend. A la sortie du bus, il y a bien sûr la foule des chauffeurs de taxis qui tentent de vous mettre le grappin dessus. 10 $ pour le centre-ville ? Alors qu’on ne sait même pas où on est. Rien ne presse. Nous récupérons nos sacs et nous installons à l’écart pour faire le point sur la situation ; un coup d’œil sur l’iPad me confirme ce que prétendait un chauffeur de taxi. Nous sommes au-delà de l’aéroport, à 25 km du centre, et c’est donc bien 10 $ que nous devrons payer pour rejoindre Downtown (7 $ en marchandant la course). Finalement, nous trouvons un taxi juste avant la sortie de gare routière qui accepte de nous conduire vers le centre pour 5 $.