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Le blog

Chronique de Zhanjiang 10

Un ragout de chien avec un coup de rouge

Une daube provençale, une salade de tomates, assaisonnée à l’huile d’olive, avec une pointe de basilic, une belle baguette croustillante, une tranche de Cantal ou un petit fromage de chèvre à point… Autant de produits dont on rêve parfois lorsqu’on vit à l’étranger, et en particulier dans un pays d’Asie.

En Chine, à moins d’habiter Beijing, Guangzhou ou Shanghai, et de faire ses courses dans une épicerie de luxe, on peut faire une croix sur ce genre de produits. A Zhanjiang, il n’en est même pas question ; ici les étrangers se comptent sur les doigts de la main et ce genre de commerces n’existe pas. Impossible donc de s’offrir de temps en temps un bon camembert où même des merguez qu’on ferait griller sur le barbecue du balcon. Ici, on mange local et bien souvent au restaurant.

Cantines et restaurants

Dans notre quartier, où les petits restaurants pullulent, on a le choix entre de simples cantines de nouilles, fréquentées par les collégiens, qui proposent des soupes de nouilles pour 5 Yuans ; une chaîne de fastfood chinoises qui vends des plats à base de riz, et de petits restaurants indépendants dont la carte est un peu plus variée. Les premiers sont franchement indigestes, et lorsqu’on a les moyens de payer 2 Yuans de plus, il vaut mieux essayer les seconds. Mais les restaurants de cette chaîne étant obligé d’afficher un rapport d’inspection sanitaire, on y découvre quand on est curieux, que la plupart n’ont qu’une note moyenne. Du coup, même si la nourriture y est bonne, on hésite un peu à trop fréquenter ces lieux.

Finalement, après avoir testé différents endroits avec plus ou moins de bonheur, nous avons trouvé notre « cantine », un restaurant de nouilles indépendant, tenu par une famille musulmane, et situé à 3 minutes à pieds de notre appartement. Ici, on sert des pâte fraîches qui sont fabriquées sur place ; mais pas seulement. A force de fréquenter l’endroit, nous avons découvert qu’on pouvait y manger bien d’autres choses : les jiaozi (les raviolis chinois), le liangpi (une salade de pâtes de riz froide), le liangpan sansi (une salade pimentée, composée de carottes et de concombres émincés, mélangés avec des « bean noodles ») ou encore le « lodiamo », un sandwich au bœuf et oignons, assaisonné au curry, un de mes plats préférés. En quelques semaines, ce petit restaurant est devenu notre cantine attitrée, et c’est tout juste si nous n’y avons pas notre table réservée. Ce n’est pas vraiment dans les habitudes chinoises ; mais si par hasard, nous n’y venons pas déjeuner un midi, on s’inquiétera le lendemain sur la raison de notre absence.

Face à notre cantine, on trouve un autre restaurant qui sert du riz accompagnés de bœuf, de porc, de poulet ou de canard, dans des poêlons en terre cuite. Les portions sont généreuses et les prix sensiblement identiques à ceux de notre cantine mais le choix est un peu limité et le poulet débité au hachoir, comme on le fait un peu partout en Chine, n’est pas franchement de mon goût. Du coup, après avoir fréquenté quelques temps l’endroit, nous sommes revenus à notre restaurant de nouilles.