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Le blog

Chronique de Zhanjiang 35

Un voyage à Guiyang

Tout a commencé par une simple histoire d’étuis que je souhaitais trouver pour protéger et transporter mon bâton de toupie d’un mètre cinquante. Après avoir posé la question à mon épouse, celle-ci a demandé a sa mère qui connaît beaucoup de monde à Zhanjiang, et parmi ces gens, il y avait naturellement cette couturière qui devait un service à ma belle-mère pour quelques consultations gratuites effectuées à l’hôpital.

C’est ainsi que je me suis retrouvé avec une housse faite sur mesure et fabriquée dans un tissu de velours rouge qui devait servir à l’origine à protéger le clavier du piano électrique de ladite belle-mère. Piano dont elle ne s’est jamais servi, mais c’est un détail. L’autre détail plus important est que la couturière était originaire de la province de Guizhou et que voyant mon bâton, elle a dit à ma belle-mère que dans cette province on utilisait également un bâton pour jouer à la toupie. Il n’en fallait pas plus pour attiser ma curiosité et après une rapide recherche sur Baidu, j’ai découvert, qu’effectivement dans la province de Guizhou on pratiquait le bâton plutôt que le fouet. Une bonne raison pour aller faire un tour à Guiyang, la capitale de la province, afin de découvrir ces joueurs.

Comparé aux 20 ou 26 heures de train nécessaires pour se rendre dans les provinces de Hubei ou Henan, les 14 heures de voyage pour monter à Guiyang ressemblent à une ballade de santé. En effet, le train quitte Zhanjiang à 16 heures 30 pour arriver le lendemain matin à 7 heures à destination : juste le temps d’embarquer, de patienter jusqu’à l’ouverture du wagon-restaurant vers 6 heures et demie, de commander du riz sauté avec une omelette puis de rejoindre sa couchette dure pour se plonger dans la lecture d’un bon roman avant de s’offrir une nuit de sommeil, bercée par le rythme des boogies.

Zhong bu

Quand on a trouvé comment s’installer, on dort bien dans les trains chinois ; le tout étant d’abord de bien choisir sa couchette lors de l’achat du billet – quand je voyage seul, je prends toujours une couchette intermédiaire « zhong bu », ce qui évite d’être envahi par les autres occupants du box et offre un peu plus de confort que les couchettes supérieures, un peu trop près du plafond – et de savoir où poser son petit sac de voyage dans lequel on a rangé passeport, argent, portable et tous les objets de valeurs. Après avoir entendu toutes sortes d’histoires (racontées par des Chinois) sur des voyageurs qui s’étaient fait dépouiller de leurs biens durant la nuit, j’avais d’abord opté pour la solution radicale ; placer le sac sous l’oreiller. Mais quand le sac en question fait 30 centimètres d’épaisseur, c’est tout à fait inconfortable (à moins d’être de petite taille). Finalement, j’ai trouvé la solution : suspendre le sac au crochet prévu à cet effet et situé à la tête de la couchette ; le sac empiète un peu sur l’oreiller, mais laisse suffisamment de place pour y poser la tête.

Bref, après une bonne nuit de sommeil, je suis réveillé vers 6 heures du matin par le chef de wagon qui me rend mon billet en échange de la carte portant le numéro de la couchette qu’il m’a remis à l’embarquement et une heure plus tard, le train s’arrête en gare de Guiyang. Contrairement à d’autres grandes villes chinoises, la gare de Guiyang est enclavée dans un quartier en pleine rénovation et on a du mal à se repérer lorsqu’on débarque sur le parvis de la gare : pas de station de taxi visible. Je suis donc la foule des voyageurs qui se dirige vers la gare des bus et je découvre la file de taxi en attente dans une rue adjacente. La réservation d’hôtel que j’ai fait la veille sur Ctrip.com a été annulée pour une raison que j’ignore encore mais je donne l’adresse de l’hôtel au chauffeur de taxi ; je préfère débarquer dans un quartier inconnu, mais que j’ai choisi en connaissance de cause, plutôt que d’atterrir Dieu sait où.

Après 10 mn de trajet, mon chauffeur se range le long du trottoir et m’annonce « Dao le » (on est arrivé) ; je débarque mes bagages, lui règle les 10 Yuans de la course et pars à la recherche de l’hôtel qui devrait se trouver à proximité. L’hôtel est introuvable ; je ne sais pas encore si c’est une erreur de Ctrip.com ou si l’hôtel a fermé ses portes ; toujours est-il que je ne perds pas mon temps à élucider ce mystère et me mets en quête d’un nouvel hôtel.

Coup de chance, je repère un peu plus haut sur l’avenue une enseigne 7DaysInn ; une chaîne d’hôtels bon marché (pour un touriste étranger) qui proposent des chambres à moins de 20 €. L’endroit n’est pas très excitant, mais les chambres sont nickel avec un grand lit et un large bureau devant une fenêtre (qui s’ouvre) ; comme de plus l’hôtel ne semble pas très éloigné des parcs où je devrais trouver des joueurs de toupie, je décide d’y poser mes bagages.

Ue marchande de toupies

Un peu plus tard, je pars en repérage et je découvre qu’effectivement Dashizi Square (Big Cross Square), un des lieux que j’avais pointés sur la carte se trouve à moins de dix minutes à pied de l’hôtel. Malgré la matinée qui est déjà bien entamée, il y a encore quelques joueurs de toupies qui s’exercent ; tous jouent avec des bâtons en bois de moins d’un mètre de long et des toupies métalliques qui diffusent de la musique. La scène me fait penser aux retraités de Zhongshan Park à Wuhan, à la différence qu’ici l’espace est étriqué et que les toupies ne doivent pas dépasser les deux kilos. Bref, a priori rien de très excitant. Sauf qu’en poursuivant ma promenade, je découvre dans une allée du square un vendeur de toupies et de bâtons ! La chose est assez rare pour être mentionnée car, excepté à Kaifeng où Master Jin s’installe tous les jours à côté des remparts, avec son triporteur et son stock de toupies et de fouets, je n’ai jamais vu d’autres marchands de toupies ambulants. Je m’approche donc pour détailler la marchandise.

Sur le plateau de son triporteur, la marchande à installé son stock de toupies et de bâtons, plus quelques accessoires indispensables au joueur de toupie : des embouts de bâtons en plastique et des écheveaux de lanières en caoutchouc pour équiper ces bâtons. C’est en effet une « denrée » qu’on use très vite quand on pratique la toupie une ou deux heures par jour.

Une marchande de toupies chinoises et de bâtons a installé son stand dans une allée de Big Cross Square à Guiyang.
Une marchande de toupies chinoises et de bâtons a installé son stand dans une allée de Big Cross Square à Guiyang.

Côté toupie, rien de passionnant ; hormis quelques petites toupies en bois, la marchande vend essentiellement ces toupies en métal dotées d’un système lumineux, et pour certaines, d’une sono intégrée qui permet de diffuser de la musique quand on fait tourner la toupie. Ce n’est pas ma tasse de thé. En revanche, je découvre enfin de près ces fameux bâtons que j’avais repérés sur Baidu et qui semblent être une spécificité de la province de Guizhou. Rien à voir avec les bâtons qu’on utilise à Wuhan ; ici, il s’agit de bâtons de moins d’un mètre provenant d’arbustes ou de branches d’arbustes, tout juste dégrossis et polis, et équipés dune fine lanière de 2 mm. Pour le moment, je me contente de regarder sans demander le prix à la marchande mais je sais déjà que je reviendrai sans doute plus tard pour en acheter un.

Hebin Park (河滨公园)

L’après midi, je pars en vadrouille à la recherche d’un autre parc que j’avais pointé sur la carte, Hebin Park, un grand parc situé entre les méandres de la Namning River qui traverse le centre de Guiyang. Une demi-heure de balade m’amène à l’entrée du parc qui ressemble à mille autres parcs chinois : une végétation dense sillonnée de petites allées ombragées, un parc d’attraction où se côtoient des manèges d’autos-tamponneuses vieux de vingt ans et des attractions à la pointe de la technologie, mais après avoir fait le tour du parc, un constat s’impose ; à Hebin Park, il n’y a aucun endroit pour pratiquer la toupie chinoise. J’aurais dû m’en douter. À force de fréquenter les joueurs de toupies chinoises, je commence à savoir comment ils « fonctionnent » et à présent je sais qu’ils préfèrent jouer dans un square à proximité de chez eux plutôt que de faire une demi-heure de bus pour se rendre dans un parc. Même si le parc en question dispose d’une aire de jeu.

Les « gardes rouges » de Zhucheng Square

Sur le chemin du retour, je m’arrête sur Zhucheng Square, une immense esplanade dallée, située en face du siège du gouvernement provincial. Je l’ai longée en allant à Hebin Park et je sais déjà que ce n’est pas le lieu où je trouverai des joueurs de toupies. Ici, on vient en famille pour pratiquer le roller ou le cerf-volant et de très nombreux employés vêtus d’un élégant polo rouge sont là pour veiller à a tranquillité des visiteurs : les clochards (nombreux en Chine) comme les éclopés ne son pas les bienvenus, il est interdit de s’allonger sur les pelouses et les vendeurs de cerf-volants et autres jouets pour enfants sont dûment accrédités. Ajoutés à ça, les quelques fourgons de police noirs, aux vitres teintées, qui stationnent à l’entrée du square, l’endroit est sous haute surveillance. Mais finalement, ce qui m’a fait le plus tiquer c’est sans doute ces employés vêtus de rouge qui « protègent » le bourgeois, alors qu’aujourd’hui encore le portrait de Mao orne l’entrée de la Cité Interdite à Pékin et qu’un foyer sur deux en Chine affiche encore l’effigie de celui qui a lancé la Révolution Culturelle et ses Gardes Rouges. Mais le gouvernement chinois a profondément enterré cette période de l’histoire, et aujourd’hui la classe moyenne ne pense qu’à dépenser ses sous. Ainsi, quand on connaît Guiyang, il suffit de descendre en dessous de l’esplanade de Zhucheng Square pour découvrir un immense supermarché Walmart, ouvert 7 jours sur 7, et toujours noir de monde.

Jiaxiu square (甲秀广场)

Le lendemain vers 7 heures du matin, je prends la direction de Jiaxiu Square avec mon équipement de joueur de toupie. En effet, d’après les informations que j’ai glanées en préparant mon voyage à Guiyang, on pratique la toupie chinoise à Jiaxiu Square et je sais que le meilleur moment pour rencontrer des joueurs, c’est tôt le matin entre 7 heures et 9 heures.

Effectivement, un quart d’heure plus tard, alors que j’approche du square, je commence à entendre le claquement des fouets ou des bâtons ; deux cent mètres plus loin, je découvre une poignée de joueurs installés sur une place dallée qui surplombe la Namning River. Je pose mon sac et déballe mon matériel : ma toupie de 4 kg et mon bâton d’un mètre cinquante. Manifestement je détonne dans le paysage et on me regarde avec curiosité. Le carrelage de la place se révèle irrégulier et je rate quelques lancés jusqu’à ce qu’un des joueurs viennent à ma rescousse avec son petit bâton. La glace est rompue. Il me regarde jouer quelques instants avec mon bâton d’un mètre cinquante puis me tend le sien. Le résultat est désastreux même si j’ai déjà appris à jouer avec ces bâtons courts à Zhengzhou. C’est l’occasion de prendre une nouvelle leçon et durant une petite heure j’apprends à frapper ma toupie à l’aide d’un de ces bâtons mal dégrossis que j’ai vus chez la marchande ambulante de Dashizi Square.

Un joueur de toupie chinoise joue avec deux bâtons dans Jiaxiu Square, Guiyang
Un joueur de toupie chinoise joue avec deux bâtons dans Jiaxiu Square, Guiyang

Pendant ce temps, la place s’est doucement remplie d’habitués qui viennent pratiquer le Tai-chi ; ils sont une bonne trentaine à suivre les mouvements d’un professeur que je n’arrive pas à identifier et occupent les trois quarts de l’espace. Je comprends à présent pourquoi, ici, les joueurs de toupies sont relégués dans un espace grand comme un mouchoir de poche.

Une toupie sur un plateau

Le lendemain à la même heure, je reviens au square et j’y retrouve mes compagnons de jeu. La veille, je suis retourné à Dashizi Square pour y acheter un bâton et un écheveau de lanière en caoutchouc pour l’équiper et je montre ma nouvelle acquisition aux joueurs du square. D’après ce que je comprends, j’ai payé le double du prix normal, soit 50 Yuans pour un bâton qui en vaut 25. Peu importe, même à 7 euros 50, le prix reste raisonnable.

Ce matin, un des joueurs a rapporté un plateau circulaire en métal que j’avais aperçu la veille. Le plateau d’une cinquantaine de centimètres de diamètre est doté d’un rebord d’un centimètre et posé par terre ; je devine qu’il est destiné à accueillir la toupie de 2 ou 3 kg qui tourne juste à côté. En effet, après avoir relancé sa toupie de quelques coups de bâton, le joueur saisi son bâton horizontalement, une main à chaque extrémité, le place derrière la pointe de la toupie, et d’un geste brusque, fait sauter la toupie sur le plateau. Le geste est simple, précis et semble à la portée du premier venu mais, comme j’en ferai l’expérience plus tard, c’est encore un geste qui demande un minimum d’entrainement. Quoi qu’il en soit, l’idée du plateau me plaît ; elle permet de pallier l’irrégularité des dalles de la place, et surtout, elle oblige à bien doser les coupes de bâtons afin d’éviter que la toupie ne sorte du plateau.

Une toupie chinoise de deux kilos tourne sur un plateau en métal, dans Jiaxiu Square, Guiyang.
Une toupie chinoise de deux kilos tourne sur un plateau en métal, dans Jiaxiu Square, Guiyang.

Naturellement, cette technique n’est pas adaptée aux grosses toupies et aux bâtons longs tels qu’on les utilise à Wuhan, mais c’est une pratique qu’on retrouve dans les compétitions où des équipes s’affrontent autour de toupies de plusieurs centaines de kilos. Là, il y a peu de risque de faire sortir la toupie du plateau et ce dernier sert essentiellement à offrir une assise solide à la toupie sans abimer le dallage de la place où se déroule la compétition.

Retour en TGV

Après quelques jours passés à m’entraîner avec les joueurs de Jiaxiu Square, je n’ai rien découvert d’extraordinaire, hormis le plateau dont l’idée me plaît bien ; je décide donc de rentrer à Zhanjiang. Pour ce voyage de retour, j’ai prévu de prendre le TGV chinois (CHR) ; en effet, si le train direct de Zhanjiang à Guiyang était pratique à l’aller, pour le retour ce même train, qui part de Chongqing, s’arrête à Guiyang vers 5 heures du matin pour arriver à Zhanjiang vers dix heures du soir. Un horaire pas très confortable qui oblige à se lever aux aurores puis à passer la journée dans le train pour se coucher en arrivant.

Comme je l’ai découvert en faisant des recherches sur le site Chinahighlights.com qui fournit les horaires de trains chinois et affiche en temps réel le nombre de places disponibles, il y a un TGV qui relie Guiyang à Guilin en moins de trois heures, là où le train ordinaire en met plus de douze ! De là, je pourrai rattraper le train de nuit pour Zhanjiang, celui que j’emprunte habituellement pour rentrer de Wuhan. Comme le billet de TGV n’est pas plus cher que celui du train ordinaire, je décide de tenter le coup. La veille de mon départ, après avoir noté les horaires et les numéros des trains sur un bout de papier, je me rends donc à la boutique China Railways que j’ai repérée à proximité de l’hôtel et je me lance. Ici, c’est un simple guichet qui ouvre directement sur le trottoir de l’avenue et avec le bruit de la circulation je redoute le pire.

Mais le préposé semble de bonne composition ; il a noté que j’étais étranger (difficile de faire autrement) et me fait signe de le rejoindre dans son local, un petit bureau vitré qu’il partage avec la banque qui occupe le rez-de-chaussée de l’immeuble. Je lui tends mon bout de papier, lui précise en chinois que je veux des billets pour le lendemain et il commence à pianoter sur son ordinateur. Il me montre le premier train, je vérifie le numéro et les horaires et lui dit OK ; il fait de même pour le second train et je lui confirme. Pour finir, il me demande de taper mon nom sur le clavier. En cinq minutes, l’affaire est pliée et je repars avec mes deux billets de train ; le premier pour le TGV de Guiyang à Guillin, le second pour le train de nuit de Guillin à Zhanjiang. Je sais que le TGV arrive à Guillin Xi (ouest) et que le train de nuit par de Guillin Bei (nord) mais j’ai plus de deux heures de battement pour rejoindre la seconde gare, ce qui devrait largement suffire.

Les bâtons ne sont pas les bienvenus

Le lendemain, je quitte l’hôtel en début d’après-midi et prends un taxi pour rejoindre la gare TGV située dans les faubourgs de Guiyang. Dix minutes plus tard, le chauffeur me dépose devant une gare flambant neuve, au milieu d’un nouveau quartier en plein chantier. Contrôle du passeport, scanner pour les bagages, portique de sécurité, je commence à connaître… et je récupère mes bagages à la sortie du scanner. Il manque mon étui en velours rouge dan lequel je trimballe mon bâton d’un mètre cinquante ; il est déjà sur le comptoir du service de sécurité à côté duquel m’attend une fonctionnaire visiblement perplexe.

Je prends l’étui sur le comptoir et en sort mon bâton de toupie d’un mètre cinquante et un petit bâton de 90 cm que j’ai acheté la veille, et j’explique en chinois qu’il s’agit de bâtons pour jouer à la toupie et que j’en ai besoin pour mon entraînement. La fonctionnaire semble avoir compris, mais reste inflexible : « bu keyi ! » (pas possible).

Comme je n’ai aucune, mais vraiment aucune, intention d’abandonner mon bâton de toupie qui est introuvable ailleurs qu’à Wuhan, je suis prêt à demander le remboursement de mon billet pour prendre le train classique ; j’essaye de parlementer, en vain. Finalement, j’appelle mon épouse, restée à Zhanjiang, en priant le ciel pour qu’elle ne soit pas déjà repartie à l’école. Et, coup de chance, elle répond. Je lui explique en deux mots la situation et lui passe la fonctionnaire ; quand je reprends le mobile, elle m’explique que les objets de plus d’un mètre cinquante de long sont interdits dans le TGV, ce que j’avais compris, mais que China Railways peut expédier (à mes frais) le paquet. Comme je n’ai pas vraiment le choix, j’accepte, en me disant que j’ai peu de chance de revoir ce bâton. Après un nouvel aller-retour de mobile entre la fonctionnaire et ma femme, la première remplit un bordereau d’expédition et m’en remet une copie. Je suis furieux, mais je sais qu’il n’y a rien à faire, sinon éviter à l’avenir d’emprunter les TGV chinois lorsque je me balade avec mon bâton hors gabarits.

Epilogue

Quatre jours après mon retour à Zhanjiang, moi qui avait déjà fait une croix sur mon bâton d’entrainement, je vois ma femme rentrer de l’école le sourire aux lèvres et me demander 22 Yuans. Comme je viens de lui donner de l’argent pour faire des courses, je l’interroge. Et là, je devine ; le transporteur de China Railways à livré mon bâton et elle a dû payer pour les frais d’expédition. Elle acquiesce ; effectivement, elle a reçu un appel du livreur. Elle me tend mon bâton soigneusement enveloppé et je m’empresse de le déballer pour vérifier son état. Rien à dire!

Moralité, si vous envisagez de prendre le TGV chinois pour aller jouer à la toupie ou faire du ski dans le nord de la Chine, prenez un bâton pliant ou des mini-skis, ou bien faites-les expédier avant votre départ. À moins que vous ne soyez un de ces nouveaux riches, capable de sortir une liasse de billets de 100 Yuans pour convaincre un fonctionnaire récalcitrant. Mais pour ça, il faut d’abord ressembler à un asiatique et parler correctement chinois. Ce qui n’est pas mon cas.