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Le blog

Chronique de Zhanjiang 38

Un voyage à Paris avec Hainan Airlines

Après deux ans passés en Chine, sans sortir de cet immense pays, nous avons prévu de passer une dizaine de jours en France. Pour voir la famille, mais aussi pour préparer notre retour qui se profile déjà à l’horizon 2018.

logo-hainan-airlineSur les conseils d’un couple d’amis franco-chinois rencontrés à Zhanjiang, nous décidons de tester la compagnie Hainan Airline qui, quand on cherche bien, propose des tarifs intéressants entre Guangzhou et Paris.

Sur le papier, en effet, tout semble parfait : 15 heures de voyage à l’aller et 14 heures au retour ; là où ma compagnie préférée, Qatar Airways, propose des durées de vols supérieures à 20 heures pour les mêmes dates avec des tarifs nettement plus élevés. Il n’en faut pas plus pour me convaincre et, deux mois avant notre départ, je commande nos billets sur un site de réservation en ligne.

En réalité, le voyage sera un peu moins agréable que je ne l’imaginais. Rien de catastrophique, mais des petits détails qui font que pour notre prochain voyage nous ne choisirons sans doute pas cette compagnie.

Première surprise. Après 6 heures de bus et 1 heure de taxi, nous arrivons enfin à l’aéroport international de Bayun (Canton). Comptoir d’enregistrement ; rien à dire. Si ce n’est qu’on nous apprend que nous devrons récupérer nos bagages à l’aéroport de Xi’an avant de nous réenregistrer sur le vol pour Paris. Là encore, rien à dire. Avec les 2 heures d’escale à Xi’an, nous aurons largement le temps.

Un quart d’heure de marche à pieds

Ce que nous n’avions pas prévu c’est que l’aéroport de Xi’an est gigantesque, comme tous les grands aéroports chinois, et qu’il faut un bon quart d’heure pour aller du hall d’arrivée des vols domestiques au hall de départ des vols internationaux. Sans compter le temps de récupérer les bagages de soutes. Bref, nous arrivons au comptoir d’enregistrement, devant lequel une foule de voyageurs chinois se presse encore, à peine une demie-heure avant l’embarquement. Vingt minutes de queue, plus encore vingt minutes pour passer les contrôles de sécurité, l’embarquement à déjà commencé lorsque nous atteignons la porte 54.

A bord, les hôtesses et stewards nous accueillent avec un large sourire. Rien que de très normal et de très ordinaire. L’avion décolle à l’heure et on nous distribue des écouteurs et le menu de ce vol qui dure tout de même onze heures. C’est là que je découvre que la compagnie Hainan Airlines n’offrent que deux repas ; un dîner qu’on nous servira dès que l’avion aura atteint son altitude de croisière et un petit déjeuner, peu l’avant l’arrivée à Paris. Bien sûr, c’est un vol de nuit qui décolle à 1 heure du matin et atterrit à Paris à 6 heures 30 du matin mais je sens que la nuit va être longue.

Un dîner très ordinaire

Le menu du dîner semble appétissant ; un large choix de plats, vin, bière, whisky… mais on verra plus tard que c’est finalement très ordinaire, pour ne pas dire plus. En attendant le service, je parcours la liste des films afin de faire une sélection de 2 ou 3 films que je regarderai durant le vol. Rien de vraiment excitant ; moi qui espérait voir le dernier James Bond ou quelques blockbusters américains, j’en suis réduit à quelques films de série B, en anglais et un navet français nommé Babysitter 2, un film que je n’aurais même pas regardé à la télé. Quand vient l’heure du dîner, nouvelle déception ; le personnel de cabine est sans doute deux fois moins nombreux que sur un vol Qatar Airways et le service assez mal fichu. Un premier passage de chariot nous sert notre plateau repas. Où est passé l’apéritif promis sur la carte ? Vingt minutes plus tard, un second passage du chariot nous apporte les boissons. Je demande un verre de vin et on me sert un fond de verre que j’aurais beaucoup de mal à faire compléter puis faire remplir à nouveau. Un peu plus tard, on nous sert le café et on m’offre un café au lait que je refuse poliment. Où sont les digestifs ? Meyo (il n’y en pas).

Finalement, après une longue nuit passée à regarder des films sans intérêts et un petit déjeuner servi deux bonnes heures avant l’arrivée à Roissy, l’avion se pose à l’heure. Un vol ennuyeux qui m’a mis de mauvaise humeur et j’ai déjà juré que je ne volerais plus avec Hainan Airlines.

Oui, mais en attendant, nous avons réservé notre vol de retour sur la même compagnie et dix jours plus tard, nous rembarquons donc à Roissy sur notre vol à destination de Xi’an. Le personnel est toujours aussi souriant, le menu toujours aussi alléchant, mais finalement le service sera aussi catastrophique qu’à l’aller, avec toutefois un déjeuner de meilleure qualité.

Une heure de retard

Et, surprise, nous atterrissons à Xi’an avec une bonne heure de retard ; le temps de passer le contrôle de l’immigration, de récupérer nos bagages puis de filer nous enregistrer sur le vol de Canton, l’embarquement est presque terminé. Comme, apparement il n’y a personne pour gérer ce genre de problèmes, nous devons nous débrouiller par nos propres moyens ; trouver le comptoir de la compagnie et expliquer notre cas. Il est 7 h 30 du matin et on nous propose un vol à 3 heures de l’après-midi, avec une chambre d’hôtels pour nous reposer, ou bien de nous mettre en liste d’attente sur un vol de South China qui décolle à 9 heures du matin. Nous choisissons cette seconde solution et nous repartons avec nos bagages vers le hall des départs internationaux où sont situés les comptoirs de cette compagnie.

Nous nous retrouvons ainsi à une dizaine devant le comptoir de South China, à attendre que les derniers passagers soient enregistrés. C’est seulement à ce moment-là qu’un employé de Hainan Airline daigne faire son apparition avec la liste des passagers qui ont manqué leur correspondance. Mieux vaut tard que jamais. L’homme ne fera pas grand-chose, si ce n’est distribuer les dix places disponibles aux 14 passagers en stand-by. Nous récupérons de justesse deux billets à nos noms et courrons vers la zone d’embarquement. C’est encore la cohue au contrôle de sécurité et nous sommes parmi les derniers à embarquer sur ce vol de South China qui nous déposera à Canton deux heures plus tard.

Pour conclure

Hainan Airline n’est pas une mauvaise compagnie, loin de là (toutes les compagnies connaissent parfois des retards sur leurs vols long-courriers) ; elle s’affiche même en douzième position dans le classement Skytrax 2016 des 100 meilleures compagnies aériennes et son personnel est plûtot agréable. Mais quand on a l’habitude de voler sur Qatar Airways, on ne peut pas s’empêcher de pointer la différence au niveau du service à bord. Ainsi, sur les vols Paris-Doha et Doha-Canton, la compagnie Qatari propose deux vrais repas, précédés d’un apéritif, plus une collation avant l’aterrissage, le tout servi par un personnel de cabine très nombreux. Les boissons sont servies à discrétion durant toute la durée du vol et la sélection de films embarqués est beaucoup plus intéressante (des films récents dont nombre sont en VF). Question de moyen sans doute.

Au final, ce ne sont que des détails, des détails qui ne semblent pas incommoder la clientèle à 99 % chinoise de la compagnie, mais ce sont des détails qui rendent le vol moins ennuyeux pour un voyageur occidental.