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Le blog

Chronique de Zhanjiang 41

Le temps des cyclones

Quand on habite dans le sud de la Chine, à quelques kilomètres de la mer, on ne peut pas ignorer les cyclones qui de juin à octobre viennent frapper la région après avoir parfois visité le nord des Philippines, causant le plus souvent de gros dégâts. Heureusement, aujourd’hui grâce à Internet, on dispose d’informations en temps réel qui permettent de suivre la progression de ces phénomènes climatiques et de se préparer à affronter le pire.

Dès le début du mois de juin, je consulte donc régulièrement le site de l’Observatoire météorologique de Hongkong (http://www.hko.gov.hk/wxinfo/currwx/tc_gis_e.htm) qui fournit toutes les informations sur les tempêtes tropicales et cyclones en cours et en formation. En effet, je garde un assez mauvais souvenir de Mujigae qui a frappé la ville de Zhanjiang dans la journée du 5 octobre 2015 et nous a laissé 3 jours sans eau, électricité, ni réseau Internet.

Cette année, ma veille cyclonique personnelle m’a donné des sueurs froides et m’a permis de constater que ces phénomènes climatiques étaient totalement imprévisibles. Je redoutais un cyclone qui nous empêche de décoller de Canton pour un voyage à Paris que nous avions prévu de longue date. La veille de notre départ, j’ai consulté le site de l’observatoire de Hongkong pour découvrir qu’il y avait bien une tempête tropicale en approche mais qu’elle n’atteindrait pas la Chine avant 3 jours.

20 kilomètres à l’heure

En trois jours, une tempête tropicale peut évoluer en cyclone comme retomber au stade de simple dépression. Elle peut aussi décider subitement de modifier sa trajectoire quand elle ne décide pas tout simplement de faire machine arrière. Tout ce dont on est sûr c’est que ces tempêtes et cyclones se déplacent assez lentement (entre 20 et 25km/h) et que lorsqu’ils sont détectés par l’observatoire de Hongkong, il leur faut au minimum 4 jours pour atteindre la côte. Durant cette dernière saison cyclonique, j’ai ainsi pu suivre quelques cyclones au comportement surprenant, comme Aere et Sarika.

Aere

Aere a débuté le 8 octobre, comme une simple dépression tropicale, au nord des Philippines, et selon les prévisions, sa trajectoire le faisait passer en plein sur la région de Zhanjiang cinq ou six jours plus tard. Ce n’était pas un gros cyclone mais ça risquait tout de même d’être assez désagréable. J’ai donc décidé de le suivre avec un peu d’attention, au cas où.

Le lendemain, Aere s’était rapprochée en maintenant son cap mais il semblait vouloir s’attarder au large de Hongkong. Ce qui s’est confirmé dans la soirée, avec une nouvelle trajectoire qui prévoyait une belle boucle de 1 ou 2 jours avant de repartir dans la direction initialement prévue.

Effectivement, les prévisionnistes ne s’étaient pas trompés ; après avoir fait quelques ronds dans l’eau, Aere est reparti en direction de Zhanjiang et l’ile de Hainan. Mais sans doute épuisé par ses divagations, il s’est éteint avant d’arriver chez nous.

Sarika

Une semaine plus tard, une nouvelle tempête tropicale était annoncée. Baptisée Sarika, elle était encore à l’est des Philippines mais cette fois c’était du lourd puisque l’observatoire de Hongkong prévoyait une montée en puissance et des vents de plus de 150 km/h lorsqu’elle s’approcherait de la côte. Là, j’ai pensé que c’était le cousin de Mujigae qui venait nous rendre visite un an après et que d’ici 4 ou 5 jours nous allions revivre une expérience très désagréable.

Le suspens a duré 5 jours durant lesquels j’ai vu Sarika hésiter sur sa trajectoire pour décider au final de venir frapper (encore une fois) l’ile de Hainan, à 200 km au sud-ouest de Zhanjiang. Résultat, nous n’avons eu que des pluies torrentielles durant une bonne journée, ce dont on a l’habitude dans la région.

A l’heure de publier ce billet, la saison cyclonique semble terminée ; l’observatoire de Hongkong n’a publié aucune alerte depuis une semaine. Rendez-vous donc en juin prochain pour une nouvelle saison pleine de suspens !