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Le blog

Chroniques de Zhanjiang 02

Visite chez le coiffeur

Afin de faire des photos pour renouveler mon passeport, je devais aller chez le coiffeur. Me voilà donc parti vers le salon qui se trouve à la sortie de l’impasse ou nous habitons. Depuis la dernière fois, j’ai oublié le vocabulaire, mais j’ai pensé que ce n’était pas nécessaire de réviser les quelques termes utiles, comme « couper les cheveux », « plus court », « tondeuse », etc. En effet, ils m’ont déjà vu une fois, et comme je suis le seul occidental du quartier, ils ne m’ont pas oublié. D’autant plus que nous passons devant le salon chaque jour en allant déjeuner dans notre cantine favorite.

Je monte au premier étage pour le shampoing et c’est là que l’aventure commence ; ici on ne vous installe pas dans un fauteuil incliné comme on le fait en France, on vous demande de vous allonger sur une sorte de table de massage surbaissée, la tête reposant sur une tablette au-dessus du bac de rinçage.

La première fois, bien sûr, on est un peu surpris, mais ce n’est pas moins confortable que chez votre coiffeur habituel. La suite, en revanche, peut-être moins agréable : la shampouineuse commence alors son travail comme on le fait au quatre coins du monde, puis elle entreprend de vous labourer le cuir chevelu à l’aide de ses ongles acérés. Tout va bien, c’est normal ; elle ne fait pas ça pour massacrer votre tête d’étranger, mais parce que c’est bon pour la circulation et pour vos cheveux. Ensuite vient le moment du massage : on vous presse le front et les tempes, on vous malaxe les oreilles et le cou. L’opération peut ainsi durer 15 ou 20 minutes, suivant l’humeur de la shampouineuse et l’affluence du salon.

La première fois, c’est franchement désagréable, et comme on n’a pas le vocabulaire adéquat, on laisse faire. Ensuite, soit on y prend goût, surtout lorsqu’on s’aperçoit que les ongles de l’employée n’ont laissé aucune trace sur notre crâne et qu’on est ressorti du salon plutôt détendu après la séance de massage. Soit on déteste, et dans ce cas, il y a deux mots magiques à connaître qui feront cesser immédiatement la « torture » : ko-le qui signifie « assez » et pou-yong, un mot aux usages multiples en Chine, qui signifie, « pas besoin », « non merci », « pas nécessaire », etc.

Aujourd’hui, je n’ai pas le temps pour un massage et je le fais savoir à ma shampouineuse par un « pou-yong » qu’elle comprend immédiatement. Retour au rez-de-chaussée pour la coupe où le coiffeur n°3 m’attend. Costume cintré, chemise blanche et cravate noir, il est sapé avec classe, comme tous les coiffeurs qui travaillent dans ce salon. Il manie la tondeuse avec art et précision et en moins de dix minutes, il me redonne figure humaine pour 35 Yuans (soit un peu plus de 4€).