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Le blog

Chroniques de Zhanjiang 03

Histoire de visa chinois

Pour un chinois qui souhaite visiter la France en solo, en dehors de tous voyages organisés, le Consulat de France demande une liste de documents et de garanties longue comme le bras et à moins d’avoir un compte en banque bien garni, une lettre d’invitation d’un ami français et une autorisation de son employeur, le plus souvent l’impétrant verra son visa refusé lors de la première demande. C’est ce qui était arrivé à mon épouse lorsque nous préparions sa première visite en France. Depuis, la situation ne n’est guère améliorée, si j’en crois divers témoignages, et dans le sens inverse, la Chine a durci les conditions d’attributions de visa pour le touriste indépendant qui veut partir à la découverte de l’Empire du Milieu.

Dans les années 2005, il suffisait d’avoir un billet d’avion aller-retour et le Consulat de Chine vous délivrait un visa de tourisme valable 3 mois. On pouvait même prendre un aller-retour pour Hongkong sans visa, et se procurer sur place, dans une agence de voyage spécialisée, un visa de 6 mois, multi-entrées, sans présenter d’autre document que son passeport.

Aujourd’hui, pour un simple visa de tourisme, il faut bien sûr un billet d’avion aller-retour, mais il faut aussi une assurance couvrant la durée du séjour, il faut en plus fournir un itinéraire et une réservation d’hôtel pour chaque nuit passée en Chine.

Pour un visa de 6 mois, ça se complique un peu ; en effet, à moins d’être embauché par une multinationale ou d’avoir dégotté un job d’enseignant dans une université ou une école chinoise, il faudra les relevés de compte bancaire des 3 derniers mois, une attestation de salaire et plus suivant l’humeur du fonctionnaire de l’ambassade qui traite le dossier. C’est ce à quoi j’ai été confronté, en préparant notre départ en Chine, l’été dernier. Même marié a une chinoise et possédant un livret de mariage chinois, j’ai cru jusqu’au dernier moment que le visa allait m’être refusé. Renseignements pris auprès d’Action Visa qui s’occupait du dossier, c’est la réponse du berger à la bergère ; la France a durci les conditions d’entrée sur son territoire pour les ressortissants chinois, la Chine fait de même.

Au final, cette mésaventure m’aura appris une chose, plutôt que de demander un visa de tourisme longue durée ou un visa pour regroupement familiale, j’aurais mieux fait de demander un simple visa de tourisme d’un mois. En effet, une fois sur place, lorsqu’on dispose d’une adresse fixe, et qu’on a obtenu un permis de résidence temporaire auprès des autorités locales, le renouvellement du visa se fait beaucoup plus simplement (en principe) et coute beaucoup moins cher. Il suffit de se rendre à la Préfecture de police, de préférence avec une personne parlant chinois, et l’affaire est réglée en l’espace d’une semaine. A condition d’avoir un passeport valide, avec au minimum trois pages vierges ; ce qui n’était pas mon cas ! Mais c’est une autre histoire.