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Le blog

Chroniques de Zhanjiang 04

21 da de lu

21 da de lu (en français, 21 grande rue), c’est l’adresse où nous habitons à Zhanjiang. Une impasse étroite qui même à un groupe de quelques immeubles construits dans les années 80, au cœur de l’ilot. Il y a longtemps, les façades devaient sans doute être couleur ocre, mais elles ont depuis longtemps viré au gris sale, zébré par endroits de trainés de rouille provenant des grilles et barreaux qui protègent chaque fenêtre et chaque balcon. Dans la cour, quelques voitures plutôt récentes, du linge qui sèche et une femme en pyjama en train de balayer devant ses fenêtres. Ici on n’est pas dans la banlieue ouvrière de Shanghai, mais à Chikan, un vieux quartier de Zhanjiang, à deux pas de Cunjing Park et des commerces.

Lorsqu’on découvre cet environnement avec un œil européen, on pense aux HLMs des années 50, mais l’apparence est trompeuse et les luxueuses voitures qui encombrent la cour dès le vendredi soir sont là pour nous détromper. En effet, quand on s’aventure dans la cage d’escalier ouverte à tous les vents, on constate que certains appartements sont protégés par une double porte en inox ouvragées, là où d’autres sont fermés par une méchante grille d’acier qui protège une seconde porte du même métal. En général, ces portes en inox sont le signe que l’appartement a été rénové, et si on à la chance de pénétrer dans l’un d’entre eux, on découvrira un décor qui n’a plus rien à voir avec l’environnement extérieur et qui bien souvent a couté aussi cher que l’appartement : sol en marbre, plafond à corniche et boiseries…

Chez nous, pas de porte ouvragée, mais une première grille que nous partageons avec notre voisin de palier, puis deux portes en acier qui protègent notre appartement. Bref, que l’on rentre ou que l’on sorte, on doit à chaque fois jongler avec trois clés. Les premiers temps, on a un peu l’impression d’habiter une prison, d’autant plus que les fenêtres et les balcons sont eux aussi protégés par des grilles. Mais on finit par s’y habituer, sauf quand votre femme part à l’université en embarquant par erreur les deux trousseaux de clés.

Une fois entré, on découvre un appartement typiquement chinois : une grande pièce aveugle qui sert de séjour et donne accès aux chambres, à la cuisine et à la salle de bain. Comme partout, les pièces sont éclairées par un méchant néon qui reste le mode d’éclairage préféré des chinois.

Côté cuisine, un autre balcon protégé par une grille donne sur l’intérieur de l’ilôt ; quelques vieilles maisons construites sur un ou deux niveaux, mais comme nous habitons au 3ème étage, la vue est relativement dégagée. Un véritable coup de chance, quand on sait que l’appartement d’à côté donne sur la façade de l’immeuble voisin, situé à moins de quatre mètres.

En effet, ici les règles de prospect sont inexistantes. Et si demain, le propriétaire des quelques maisons situées au cœur de l’ilôt décide de construire un immeuble de 8 étages, il pourra le faire sans problèmes. Sans doute en arrosant quelques fonctionnaires. Mais le résultat sera le même ; la façade du nouvel immeuble viendra se dresser à 2 ou trois mètres de notre balcon.

1 Comment

  1. auger

    Bonjour,
    J’ai aussi une femme chinoise qui a passée une partie de sa vie à Zhanjiang.
    Nous avons un appartement proche de l’aéroport dans des bâtiments neufs.
    Tes récits colle tout à fait à la vie sur place, très en décalage par rapport a nos coutumes de vie en France.
    Bravo pour ces quelques lignes.

Les commentaires sont fermés.