D’Hanoï à Saïgon, il y a 1760 kilomètres et 32 heures de train ! Un trajet qui peut sembler interminable aux habitués des TGV et autres trains express, mais qui pourtant n’a rien d’insupportable. En effet, cette balade ferroviaire, à la vitesse de 50 Km/heure, est l’occasion de découvrir un mode de vie et des paysages que vous ne verrez jamais en avion.
Ayant déjà parcourus quelques milliers de kilomètres en train, à travers la Chine, et donc habitués aux longs trajets ferroviaires, c’est sans hésiter, et avec une certaine délectation, que nous avons choisi le train pour relier Hanoï à Saïgon. Première étape : acheter les billets.
Étant déjà à Hanoï, nous avons acheté nos billets à la gare centrale d’Hanoï où l’on parle anglais aux guichets. Mais, n’importe quelle agence de voyage peut se charger de faire la réservation (pour quelques dollars de plus).
Il existe quatre types de places : les sièges durs, les sièges mous, les couchettes dures en compartiments de 6, les couchettes molles en compartiment de 4. Ces dernières étant de loin les plus confortables pour un voyage au long cours, et pour éviter la surpopulation des couchettes dures. Toutefois, rien ne vous garantit que vous ne serez que 4 dans votre compartiment de 4 couchettes. En effet, si ce n’est pas une mère avec ses deux enfants, ce sera une vieille femme et son fils ou sa fille qui occuperont une couchette pour deux.
Le prix des couchettes molles est de 999.900 VND, et celui des couchettes dures est à peine moins chers. Demandez une couchette inférieure, si possible, cela vous autorisera à vous asseoir durant le voyage. Concernant les horaires, il y a je crois 4 trains par jour ; mais le plus pratique est celui qui part à 12 h 25 d’Hanoï et arrive aux environs de 20 h 30, le lendemain, à Saïgon.
Arrivés à la gare une heure avant le départ, nous découvrons notre compartiment encore inoccupé. Nous en profitons pour ranger nos bagages avant que tout l’espace disponible ne soit occupés par les multiples colis des autres voyageurs. Ce qui ne manquera pas d’arriver, puisque vingt minutes plus tard, une famille vietnamienne de 4 personnes arrive dans le compartiment et prend possession des deux couchettes restantes, avec armes et bagages. Quatre couchettes pour six personnes, nous sommes dans la moyenne.
Se restaurer
Au Vietnam comme en Chine, les trains longue distance disposent d’un wagon-restaurant où l’on peut se restaurer pour le même prix que celui d’une cantine de quartier. À peine le train a-t-il quitté Hanoï, que nous nous mettons donc en quête de ce wagon. Cela fait partie des plaisirs du voyage.
Pour le premier repas du voyage, le chef n’ayant pas eu encore le temps de mettre en route ses fourneaux, le menu est celui du petit-déjeuner, nouilles instantanées et porc ou bœuf. Le tout pour 50.000 VND (pour deux personnes), et la qualité est nettement supérieure à tout ce que nous avons pu manger dans les trains chinois.
Pour ceux qui préfère manger à leur place, une cantine ambulante circule dans le train, proposant, poulet rôti, riz, soupe, c’est selon. Mais certains préfèrent encore déballer leur pique-nique, préparé avant le départ.
Un siège pour lire
Après cet intermède gastronomique retour au compartiment, (en traversant la presque totalité du train) pour tuer le temps avec un bon livre. Las, si vous n’avez pas réservé de couchette inférieure, il faudra négocier avec leur locataire pour pouvoir vous asseoir. Sinon, vous n’aurez plus qu’à vous installer sur votre couchette supérieure. À moins d’aller voir le chef du wagon et de lui demander un petit tabouret en plastique que vous installerez dans le couloir, devant votre compartiment. Mais dans ce cas, attention, les trains vietnamiens étant étroits, leur couloirs le sont aussi, et vous serez dérangé sans cesse par les allers et venues des autres voyageurs.
Une gare de campagne
Un autre plaisir de ce voyage fut les haltes dans les quelques gares de la ligne, où l’arrivée du train transforme le lieu en un marché où vous trouverez, fruits, cafés, boissons et autres friandises.