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Le blog

Hanoi – 3 mars 2014

De Hanoi à Zhanjiang (en Chine)

Notre dernière étape avant de rejoindre Guangzhou d’où nous prendrons l’avion pour rentrer en France est Zhanjiang, une petite ville de 10 millions d’habitants, située à un peu moins de 800 kilomètres de Hanoi. Pour ce trajet nous avons décidé de prendre le train et c’est encore un voyage au long cours qui nous attend : d’abord le train de nuit de Hanoi à Nanning, puis un second train qui nous mènera de Nanning jusqu’à Zhanjiang où nous espérons arriver dans la soirée.

Vers 8 heures du soir, nous prenons un taxi en direction de Ga Gia Lam, la petite gare de Hanoi située sur l’autre rive du Fleuve Rouge d’où partent les trains pour Nanning. En fait de trains, il n’y en a qu’un par jour dans chaque sens. Le notre part à 21h 40, ce qui nous laisse largement le temps.

Un quart d’heure plus tard, le taxi nous dépose devant la gare, dans une petite rue des faubourgs de Hanoï. Nous ne sommes pas les premiers ; dans la salle d’attente des trains internationaux quelques sièges sont déjà occupés par des voyageurs, des chinois essentiellement. Ma femme, ravie de pouvoir à nouveau parler dans sa langue maternelle, commence à tailler une bavette avec nos futurs compagnons de voyage. L’un est un « big-boss » qui s’est déniché une petite traductrice au Vietnam et la ramène avec lui ; l’autre est un jeune chinois, voyageur, qui a déjà visité un certain nombre de pays d’Asie et ne parle pas un mot d’anglais. Il a lui aussi victime d’un employé peu scrupuleux lorsqu’il a acheté son billet de train pour Nanning.

D’autres voyageurs arrivent, sans billets. Mais ce n’est pas un problème, apparemment on peut acheter son billet le soir du départ à la gare de Gia Lam. On peut même, si l’on arrive à six, obtenir un tarif de groupe avec une réduction de 20 %. C’est toujours bon à savoir ; le tout étant de réunir six personnes prêtes à prendre leur billet au dernier moment, avec le risque de retarder leur départ d’une journée si le train est complet.

En fait, le risque est minime ; depuis l’ouverture de la ligne en 2009, nous avons déjà pris ce train quatre fois dans un sens ou dans l’autre, et nous avons constaté qu’il n’y avait jamais plus d’une trentaine de passagers.

Vers neuf heures et quart, l’accès au quai est ouvert et après le contrôle des passeports et des billets, nous montons à bord. Comme d’habitude, il s’agit d’un train chinois, plus large et plus confortable que les trains vietnamiens mais celui est, en plus, d’une propreté immaculée. C’est en effet un symbole de l’entente « cordiale » qui règne entre le Vietnam et la Chine dans cette région frontalière (dont l’histoire récente est assez agitée) et la Chine soigne les apparences. Nous nous installons donc dans notre compartiment, en compagnie d’une chinoise émigrée au Etats-Unis qui vient rendre visite à sa famille.

A 21h 40 c’est le départ et lé début d’une longue nuit qui sera ponctuée comme nous en avons l’habitude par deux arrêts : le premier à la frontière vietnamienne et le second à la frontière chinoise

Lors de ce second arrêt, nous avons la surprise de découvrir des soldats chinois plantés devant la porte de chaque wagon. Ils ne sont pas armés, mais sont en treillis, casqués et ont revêtus leur gilet pare-balle ; ils nous escortent jusqu’à la salle où se fait le contrôle de l’immigration. Là, nous avons droit à une fouille complète de nos bagages. On l’avait presque oublié, mais depuis l’attentat de la gare de Kunming qui a fait 20 morts et plus d’une centaine de blessés, l’armée est en alerte et patrouille dans toutes les gares du pays.

Nous regagnons ensuite notre compartiment et nous installons pour profiter ce qu’il reste de la nuit. En effet, avec le décalage horaire d’une heure entre le Vietnam et la Chine, il est déjà 4 heures du matin lorsque nous quittons la frontière chinoise, et comme nous souhaitons prendre le petit déjeuner au wagon-restaurant, nous devrons nous lever vers 7 heures. Hélas, après trois petites heures de sommeil, nous nous rendons au wagon-restaurant pour découvrir qu’on n’y sert pas de petit déjeuner. Tout ce qu’on nous propose sont des boîtes de nouilles instantanées, comme on en trouve dans tous les trains chinois. On attendra donc Nanning pour prendre un véritable petit-déjeuner.

Vers 11 heures, le train arrive enfin à Nanning avec plus d’une heure de retard. Plus question de prendre le petit déjeuner, nous devons d’abord trouver des billets pour le train de Zhanjiang. Nous sortons de la gare et déposons nos bagages à la consigne avant de nous rendre aux guichets des réservations devant lesquels des centaines de personnes font la queue. Une demi-heure plus tard, nous émergeons de cette cohue avec deux billets pour le train de Zhanjiang. Départ prévu à 15h 45. Ce qui nous laissons le temps d’aller manger en ville.

Vers 14 heures, nous sommes de retour à la gare. Nous récupérons nos bagages à la consigne, nous passons le contrôle de sécurité et pénétrons dans la gare pour rejoindre une de ces immenses salles d’attentes dans laquelle patientent déjà des centaines de voyageurs. A 15h 15, l’accès au quai est ouvert et nous embarquons dans l’express de Zhanjiang. Pour ce trajet de 7 heures, nous avons réservé des hard sleepers, autrement dit des couchettes dures. Il s’agit de ces box de six couchettes ouverts sur le couloir dans lesquels nous avons déjà dormis à de nombreuses reprises. Passé l’effet de surprise de la première fois, on s’habitue rapidement à cette enfilade de box qui fait penser à un dortoir roulant.

A 15h 40 précise, notre convoi s’ébranle en direction de Zhanjiang ; 350 kilomètres de voyage à travers la campagne chinoise, ponctués par la traversée de quelques villes de moyenne importance. Le ciel est gris et le paysage ennuyeux. Je m’installe donc sur un des strapontins qui font face à notre box dans le couloir et sort l’iPad pour reprendre la lecture d’un roman entamé il y a quelques jours.

Lecture, pause au wagon-restaurant pour avaler un dîner servi dans des barquettes en plastique, puis quelques heures de repos sur nos couchettes jusqu’à l’arrivée à Zhanjiang. Pour une fois le train est à l’heure. Nous débarquons nos bagages et sautons dans un taxi pour rejoindre l’hôtel You Young où nous avons l’habitude de descendre lorsque nous venons à Zhanjiang.

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YouYoung Hotel à Zhanjiang (Chine).