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Le blog

7 janvier 2013 : Une journée de shopping à Hanoï

En dépit de son air méridional qui fait parfois songer à Barcelone, Hanoï est une ville au climat changeant et en hiver la température peut varier entre 10 et 30°. Comme dans les villes du sud de la Chine, la période froide se limite à une quinzaine de jours en janvier et bien entendu les hôtels ne sont pas équipés de chauffage. Manque de chance, lorsque nous arrivons à Hanoï, il ne fait pas plus chaud qu’à Nanning ; il va donc falloir supporter les rigueurs du climat encore une dizaine de jours avant de filer vers le Laos.

Mais nous ne sommes pas à Hanoi pour faire du tourisme ; nous avons rendez-vous avec différents fournisseurs pour notre boutique d’artisanat d’Asie. Première étape, la boutique de Ngoc. Parmi les innombrables boutiques qui vendent de l’artisanat vietnamien, c’est sa boutique que nous avons choisie. D’abord parce qu’elle gère aussi la fabrication ; ensuite parce qu’elle fournit des produits de qualité que nous pouvons commander depuis la France, les yeux fermés.

La boutique de Ngoc

Cet après midi Ngoc est en retard et nous l’attendons dans sa boutique de Hang Hom Street (41 Hang Hom street-Hoan Kiem District) dont elle s’occupe avec sa sœur. Comme tous les commerces de Hanoi, la boutique de Ngoc n’est pas bien grande, mais elle déborde largement sur le trottoir et propose une multitude de produits : des foulards en soie, des boîtes en bambou, de l’artisanat hmong, des pochettes et des sacs en patchwork ou encore ces fameuses libellules en bambou que l’on trouve même en France. Il y en a partout, sur des étals, des étagères, suspendus aux murs ou au plafond. Ici, on se déplace avec précaution, afin de ne pas accrocher au passage un plateau laqué ou un autre produit.

Quand Ngoc arrive enfin sur son scooter, nous avons sélectionné des foulards en soie et quelques babioles, mais je veux voir les plateaux en bambous laqués. Nous montons à l’étage où a été aménagé une seconde pièce d’exposition pour les objets en laque qui n’ont pas trouvé leur place au rez-de-chaussée. Hélas, le modèle que je cherchais n’est pas disponible.

Retour au rez-de-chaussée, pendant que son employé emballe nos achats, nous discutons avec Ngoc. Elle me demande si je suis toujours intéressé par les bols en bambou. Vue la quantité demandée par mon client, elle na pas pu nous fournir un prix compétitif. Je lui réponds que non et nous nous quittons.

Deuxième étape ; notre fournisseur de foulard en coton de Mai Chau. Comme tous nos fournisseurs, nous l’avons découvert par hasard. A force de chiner, de marchander et d’entrer dans toutes les boutiques de Hanoi, nous avons fini par trouver les bonnes personnes et les bons produits.

A deux pas du lac et cinq minutes à pied de la boutique de Ngoc, nous retrouvons donc la boutique de Shan. C’est une boutique tout en longueur, coincée entre deux commerces qui vendent un peu de tout ; elle ressemble à ces autres boutiques de souvenirs qui pullulent dans le centre historique, mais c’est une des seules à vendre des foulards de Mai Chau. Il s’agit de foulards en coton, tissés à la main, que nous avons découvert à Vientiane, au Laos, puis retrouvés à Saigon, avant d’apprendre qu’ils étaient fabriqués dans le Nord du Vietnam dans la province de Mai Chau.

Shan fait du business avec sa sœur qui tient une autre boutique dans la même rue ; elle, s’est spécialisée dans l’artisanat ethnique, Hmong en particulier. Après avoir choisi une quinzaine de foulards, nous la suivons donc jusqu’à la boutique de sa sœur. Effectivement, la boutique regorge de tentures, vestes, pantalons et sacs ethniques. Mais la boutique cible les touristes, et même en négociant, nous n’obtiendrons pas un prix intéressant. Nous partirons donc à Sa Pa comme nous l’avons prévu.

Retour à l’hôtel en fin de journée avec nos achats, l’ensemble ne pèse pas bien lourd (quelques kilos) mais il va falloir expédier tout ça par avion. En fait, nous n’avons pas vraiment le choix ; c’est une semaine en avion ou bien 3 mois par bateau. Nous passerons à la poste avant de quitter Hanoi. Pour le moment, la nuit tombe et il est presque l’heure d’aller diner.

Dans le centre historique de Hanoi, ce ne sont pas les restaurants qui manquent ; de la cantine de rue au restaurant huppé, il y en a pour tous les gouts et toutes les bourses. Le matin, pour le petit-déjeuner, nous avons pris l’habitude d’aller manger une soupe de nouilles (le pho) dans un café du quartier, mais le soir lorsque la température se rafraîchit, on préfère trouver un endroit un peu plus confortable, et si possible équipé de chauffage. On se retrouve alors dans une situation identique à celle que nous avons rencontrée en Chine : pour dîner au chaud, il faut aller dans les restaurants des grands hôtels ou dans une galerie commerciale. La différence c’est qu’ici à Hanoi, les restaurants des grands hôtels sont hors de prix et les centres commerciaux inexistants.

Manger un bun-cha sur le pouce

Pour les petits budgets, il ne reste alors qu’une solution, trouver un petit restaurant qui ne soit pas ouvert à tous les vents et qui dispose de braseros. À force d’arpenter le centre historique d’Hanoi, nous connaissons quelques adresses où l’on peut dîner sans être frigorifié, même en plein hiver. Et ce soir, nous nous dirigeons vers le Blue Butterfly (61 Hang Buom Street, Hanoi ). Avec le Ladybird (57 Hang Buom Street Hanoi), ce sont deux restaurants qui disposent d’une salle à l’étage et proposent une bonne cuisine vietnamienne, à un prix raisonnable.

Pour le déjeuner, il y a d’autres bonnes adresses comme la cantine où l’on mange des bun-cha, à côté de la rue Yen Tai (1 Hang Manh Street | Hoan Kiem), mais ces endroits ne sont en général ouverts qu’à l’heure du déjeuner.

Le meilleur restaurant de Bun Cha d'Hanoi
Le meilleur restaurant de Bun Cha d’Hanoi

Cette seconde nuit à Hanoi nous réserve quelques surprises, en effet vers dix heures du soir, alors que nous sommes rentrés à l’hôtel, nous entendons des bruits curieux en provenance de la rue. A cette heure-ci ce sont en général des bruits de klaxons et de scooters. Mais là, ce sont indubitablement des bruits d’engins de chantiers. Comme nous avons la chance de disposer d’un balcon donnant sur la rue, je jette un œil dehors pour découvrir une quinzaine d’ouvriers accompagnée d’un bulldozer qui s’attaquent à la chaussée à coups de marteaux-piqueurs.

Un chantier de nuit

Il faut le voir pour le croire. Mais la réalité est là ; plutôt que de perturber la circulation déjà difficile dans la journée dans le vieux centre de Hanoï, les autorités ont choisi d’effectuer les travaux de nuit. Pour le plus grand plaisir des riverains et des touristes qui occupent les hôtels du quartier.

Après une nuit, bercée par le bruit des marteaux-piqueurs, le fracas des plaques de tôles qu’on décharge du camion pour couvrir la tranchée et les allées et venues du bulldozer, l’aube arrive enfin, et avec elle, les ouvriers quittent le chantier. Le silence revient quelques instants. Mais déjà la ville se réveille et le trafic reprend ; la rue est à nouveau envahie par une nuée de scooters et de camions de livraison. Nous sortons de l’hôtel pour nous faire une idée de l’ampleur des travaux : les ouvriers ont commencé à éventrer la rue pour changer des canalisations. Vue la longueur de la rue et la vitesse à laquelle le chantier progresse, les travaux devraient bien durer une dizaine de jours. Comme il est difficile de trouver un autre hôtel dans les environs et hors de question de supporter ce vacarme nocturne une semaine entière, nous décidons d’avancer notre départ pour Sa Pa.

Nous partons à pied en direction de la gare centrale de Hanoï ; c’est une balade de vingt minutes que nous connaissons bien et qui permet d’économiser de manière substantielle sur le prix des billets de train et en particulier lorsqu’on part à Sa Pa. En effet, la destination fait partie des circuits touristiques et les agences de voyages comme les tours opérateurs se prennent de généreuses commissions au passage. Heureusement, à la gare de Hanoï, la plupart des employés parlent anglais et nous n’aurons aucun mal à réserver deux couchettes dans un train de nuit. Départ dans trois jours ; soit encore deux nuits blanches à affronter.

Ga Lao Cai, la gare d'Hanoi d'où partent les trains pour Lao Cai et Sapa.
Ga Lao Cai, la gare d’Hanoi d’où partent les trains pour Lao Cai et Sapa.

Le soir du départ, nous prenons un taxi pour nous rendre à la gare. « Ga Lao Cai », c’est le mot magique qui permet de faire comprendre du chauffeur de taxi (qui ne comprend pas l’anglais) que nous allons prendre le train pour Sa Pa. La gare de départ est bien la gare centrale, mais les trains pour Sa Pa partent de l’autre côté de la gare et si le taxi vous dépose à l’entrée principale, vous devrez traverser une multitude de voies pour rejoindre le quai de départ.