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Le blog

Luang Prabang 29 Janvier 2013

De Luang Prabang à Huay Xai en bateau

Pour quitter Luang Prabang il y a plusieurs solutions, tout dépend de votre desination et de vos moyens. Les plus fortunés (ou les plus pressés) repartiront en avion, les autres reprendront le car ou un minibus climatisé pour poursuivre leur voyage au Laos. Ceux qui ont un peu de temps, prendront le bateau pour remonter le Mékong vers la frontière de Thailande. C’est l’option que nous avons choisie, après l’avoir expérimenté l’année précédente.

Après une semaine passée à Luang Prabang à « shooter » les moines et faire nos achats sur le marché de nuit, nous décidons de quitter la ville. Direction, la Thailande. Nous pourrions prendre un bus pour Vientiane où il suffit de traverser le Mékong pour passer en Thailande (avec bien sûr, toutes les formalités douanières qui vont avec), mais c’est encore 20 heures de voyage, et côté bus, pour le moment nous arrivons un peu à saturation. L’aternative, ce sont les « slow boats » qui remontent le Mékong entre Luang Prabang et Huay Xai, une autre ville-frontière qui donne accès au nord de la Thailande.

Deux mots sur les slow boats

Tous ceux qui connaissent les rives du Mékong ont vu ces bateaux tout en longueur glisser sur le fleuve, ou encore accoster à l’embarcadère de l’une de ces villes fluviales que sont Luang Prabang, Kratie ou Stung Treng. Mais peu de gens savent que ces bateaux prennent des passagers entre Luang Prabang et Huay Xai. Et lorsque l’on veut remonter vers la frontière Thailandaise au nord du Laos, c’est encore le moyen de transport le plus confortable. Enfin, tout dépend de l’idée que l’on se fait du confort. En effet, les slows boats n’offrent pas le confort d’un fauteuil de première classe sur un vol d’Air Lao ; en revanche, ils proposent une croisière au fil de l’eau de 2 jours et une immersion totale dans la vie quotidienne des habitants du fleuve. Le tout pour un peu plus de 200.000 Kips, soit une vingtaine d’euros. C’est un peu plus cher que le bus mais, oh combien plus agréable.

Préparation du voyage

La veille du départ, nous nous rendons donc à l’embarcadère, qui se situe au niveau du musée de Luang Prabang, pour acheter nos billets ; la baraque de planches qui fait office de bureau est déserte et un autochtone nous conseille de revenir le lendemain, juste avant l’embarquement. Nous n’avons pas le choix. A moins d’attendre l’employé qui est sans doute en train de piquer une sieste dans l’un des bateaux amarrés un peu plus bas, nous devrons revenir demain. Inutile d’aller dans une de ces agences de voyage qui plullulent à Luang Prabang ; la plupart ne vendent pas de billets pour les slow boat et vous le disent. Il y a bien sûr quelques tours operator qui proposent un package bateau plus hôtel hors de prix, mais en fin de compte ils sont peu nombreux.

En revanche, il vaut mieux réserver un hôtel à Pak Beng où les slow boat font escale après la première journée de navigation. En effet, la ville est petite et même si les guesthouses y sont nombreuses, elles sont prises d’assaut par les voyageurs qui débarquent en provenance de Luang Prabang ou de Huay Xai. Nous repartons donc vers une petite agence, située à proximité de notre guesthouse, qui fait également office de loueur de motos et de boutique Internet. Le patron nous connaît bien car nous lui avons loué une moto et je suis venu très souvent pour utiliser sa connexion Internet. Comme tous les habitants de Luang Prabang, il a un cousin à Pak Beng qui tient une guesthouse.

Le temps de lui passer un coup de fil et de s’enquérir des disponibilités, nous avons une chambre de réservée pour la nuit prochaine. Le service est gratuit, c’est une affaire de famille. Nous repartons avec l’adresse de la guesthouse grifonnée sur un reçu.

L’embarquement

Le lendemain, levé tôt, nous allons prendre le petit déjeuner dans notre « café » favori ; c’est davantage une cantine de quartier qui sert le petit déjeuner et le déjeuner et où se mèlent les locaux et les touristes. On s’assied sur de vieux bancs autour du comptoir en bois ou on choisit une table et des tabourets en plastique installés sur le trottoir et on commande : soupe de nouilles et café Lao. Ce matin nous commandons en plus, un panier de sticky rice, du poulet grillé et un gros sandwich ; ce seront nos provisions de voyage.

Après avoir récupéré nos bagages à la guesthouse, nous redescendons vers l’embarcadère; un petit quart d’heure de marche, lestés de sacs de 20kgs. Il est à peine huit heures du matin et le comptoir des tickets est désert. Désert mais ouvert. L’employé n’est pas loin et il revient vers son guichet lorsqu’il nous aperçoit. Il nous vends deux billets pour Pak Beng sur lesquels il note le numéro du bateau et nous fait signe de descendre vers l’embarcadère.

A cette période de l’année le Mékong est au plus bas, l’embarcadère est impraticable et les bateaux viennent s’échouer sur la rive. On embarque donc en parcourant les quelques mètres d’une planche branlante qui fait office de passerelle. Heureusement, la passerelle n’est pas bien longue et sur le bateau quelqu’un est là pour nous tendre une main secourable. Nos sacs vont rejoindre dans la cale les autres marchandises et nous choisissons des sièges dans le bateau presque désert.

En fait de sièges, il s’agit de banquettes d’autocar simplement posés sur le plancher en bois brut du bateau. On les déplace, on les écarte, on en rajoute si besoin. Pas de numéro, ni de réservation, à l’exception de deux sièges sur lesquels on a scotché une feuille de papier portant un nom américain. Sans doute deux riches touristes d’outre-atlantique qui s’offrent un brin d’exotisme bon marché.

Après un embarquement interminable et l’attente des inévitables retardataires, le bateau quitte lentement Luang Prabang et commence à remonter le fleuve à un train de sénateur. Ile ne fait pas très chaud et je regrette d’avoir laissé mon sac dans la cale.