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Le blog

Mandalay – 1er Janvier 2014

Arrivée à Mandalay

Après avoir survécu à une nuit de voyage à bord du Yangon – Mandalay Express, je peux le dire, ce train est sans doute le pire que nous ayons jamais pris. Bien sûr, il y a ce voyage de 8 heures entre Nanning et Zhanjiang (en Chine) que nous avions fait dans un train bondé sur des hard seats (des banquettes en bois), ou ce train de banlieue que nous avions emprunté pour rejoindre le marché de Maeklong, à l’ouest de Bangkok. Mais pour le moment c’est ce train birman qui remporte la palme.

En effet, comme je l’ai déjà écrit plus haut, par moment les trépidations sont telles qu’on doit se cramponner à une poignée quelconque pour ne pas être éjecté de son siège. Ce qui est amusant quelques instants à l’heure du diner se transforme en cauchemar lorsqu’il s’agit de se reposer. Quelle que soit la position adopté, votre corps se soulève à intervalles réguliers comme si vous dormiez sur un trampoline à côté d’un gymnaste en plein exercice.

Mais ce n’est pas tout, à mesure que la nuit avance, la température descend pour atteindre un petit 14-15° et l’on se met à regretter les trains chinois et ces grosses couettes que l’on trouve sur chaque couchette quelle que soit la destination. Mais dans ce train pour Mandalay, il n’y a rien à faire. Si ce n’est sortir tous les pulls, vestes, imperméables que l’on peut avoir dans son sac pour s’en recouvrir tan bien que mal. On finit ainsi par somnoler entre deux séances de trampoline, sans jamais vraiment s’endormir. Sauf bien sûr avant d’arriver à destination.

Alors que le train entre en gare avec une bonne heure d’avance sur l’horaire officiel, le chef de wagon nous réveille. Il est à peine cinq heure du matin, il fait encore nuit noire et la gare de Mandalay est déserte. Le prof qui partageait notre compartiment a déjà trouvé un porteur et disparu sur le quai. Nous rassemblons nos bagages et nous dirigeons vers la sortie ; objectif, trouver un taxi qui nous conduira jusqu’à une guesthouse dans laquelle nous espérons trouver une chambre libre. On peut toujours rêver.

Lorsqu’on déambule à cinq heures du matin dans une gare déserte, trouver un taxi ne pose aucun problème. Négocier le prix de la course non plus. En revanche, lorsqu’on débarque dans une guesthouse et que le veilleur de nuit vous annonce sans regarder les réservations : « c’est complet ». On ne peut pas faire grand chose. C’est peut-être vrai ou peut-être pas. Sans doute des chambres vont-elles se libérer dans la matinée. Mais pour le moment le veilleur de nuit n’a qu’une seule envie ; qu’on lui fiche la paix et qu’on le laisse dormir. Il nous autorise toutefois à laisser nos bagages, ce qui nous permet de faire le tour du quartier pour trouver une autre adresse.

Nous voilà repartis dans ce quartier mal éclairé, à la recherche d’une hypothétique guesthouse. Nous croisons quelques commerçants matinaux  qui commencent à ouvrir leur boutique, des moines en quête de nourriture, et surtout, nous essayons de ne pas nous égarer  dans ces ruelles qui se ressemblent toutes. Au détour d’une rue nous tombons finalement sur une guesthouse qui vient tout juste d’ouvrir. Comme il est encore tôt, le veilleur de nuit somnole dans un fauteuil de la réception. Nous le réveillons sans aucun scrupule. Le temps pour lui de reprendre ses esprits et de consulter les réservations, il nous annonce qu’une chambre devrait se libérer vers 8 heures. Ce qui fait au minimum encore deux heures à attendre. Nous rebroussons chemin jusqu’à la guesthouse où nous avons laissé les bagages, prenons nos sacs et rejoignons la rue principale pour y héler un taxi. Nous allons tenter notre chance dans un autre quartier.

C’est ainsi qu’un nouveau taxi nous dépose devant le Fortune Hotel qui est complet sans l’être vraiment. En fait, pour une raison que j’ignore, le réceptionniste refuse de nous donner une chambre, alors que je sais pertinemment qu’il y a des chambres de libre pour l’avoir vérifié dix minutes plus tôt sur un site de réservation en ligne. Heureusement, cette fois notre taxi nous a attendu et pendant que je parlementais avec le réceptionniste, lui discutait le bout de gras avec un confrère ; il a ainsi appris qu’un nouvel hôtel venait d’ouvrir dans le quartier. Cinq minute plus tard, nous nous y arrêtons. C’est un hôtel typiquement chinois qui dispose de chambre doubles à 35 $. C’est hors de prix, mais à moins de sillonner la ville toute la matinée, nous ne trouverons pas meilleur marché aujourd’hui.

Nous décidons donc de poser nos bagages ici, au moins pour une nuit, et nous ne le regretterons pas. En effet, contrairement au Silver Moon Hotel de Rangoon, cet hôtel est un véritable hôtel chinois. Les chambres sont assez grandes, dotées de fenêtres, il y a une grosse couette sur le lit, la clim et une télé à écran plat. Il ne manque que la moquette rouge, trouée de marque de cigarettes, mais ici le propriétaire a opté pour du carrelage.