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Le blog

Mandalay – 4 Janvier 2014

De Mandalay à Bagan en bateau

De Mandalay à Bagan il y a environ 180 km et différentes options de transport : 7 heures de train, à peu près autant en bus, ou 10 heures de bateau. Sans hésiter nous avons opté pour cette dernière solution et ce n’était peut-être pas la meilleure idée. En effet, comme nous le découvrirons, cette descente de l’Irrawaddy ressemblait plus à une croisière pour touristes seniors qu’à une découverte du quotidien des habitants du fleuve.

En bateau sur le fleuve Irrawaddy, entre Mandalay et Bagan
En bateau sur le fleuve Irrawaddy, entre Mandalay et Bagan

La veille du départ, nous avions réservé nos billets au Garden Hotel, histoire de ne pas encore perdre du temps à nous rendre à l’agence où l’on pouvait acheter les billets. Coût de l’opération 40 $ par tickets (dont 5 $ pour l’hôtel), avec l’espoir de bénéficier d’une navette gratuite entre l’hôtel et l’embarcadère. Encore une fois, j’avais tout faux. Ici, ce n’est ni le Vietnam, ni le Laos, ni la Thailande. Pas de navette, ni de paniers-repas. C’est ce que me précise le réceptionniste en me remettant les billets, il ajoute que nous devons partir à 6 heures du matin pour être à l’embarcadère avant 7 heures. Heureusement, devant les hôtels pour étrangers, il y a toujours quelques taxis à l’affut. J’en réserve un pour le lendemain matin.

A 6 heures tapantes, nous sommes à la réception où notre chauffeur de taxi nous attend. Il charge les bagages dans le coffre, et nous voilà partis, pied au plancher, dans les avenues mal éclairées de Mandalay. Un quart d’heure plus tard, le taxi s’arrête sur l’avenue, en surplomb des berges du fleuve, devant un escalier qui descend vers l’embarcadère. Contrôle des billets, nous embarquons à bord d’un premier bateau qui fait office d’embarcadère et nous permettra d’accèder à notre bateau.

Pour avoir vu des photos des bateaux en service sur l’Irrawaddy, Je m’y attendais un peu, mais en embarquant sur le « Malhika 2 »,  j’ai fait une croix définitive sur mon rêve de vieux bateau en bois, comme on en croise sur le Mékong : le pont inférieur est constitué d’une grande cabine qui aligne ses rangées de sièges numérotés ; quant au pont supérieur, il est ouvert  et meublé de fauteuils en rotin. Avec son petit bar, l’endroit sera noir de monde dès que le bateau aura appareillé. Effectivement, durant les trois quarts d’heures qui suivent, le bateau se remplit lentement par petits groupes. Puis c’est l’invasion finale, avec un groupe de seniors suédois qui déboulent et prennent position sur le pont supérieur. Ils seront très difficiles à déloger.

Enfin, c’est l’heure du départ. Un moment que nous attendons avec impatience car, à défaut de nous avoir préparé un petit-déjeuner à emporter, le Garden Hotel nous a assurés que nous aurions droit à un café ou un thé gratuit. Et c’est vrai. A peine le bateau a-t’il quitté l’embarcadère que deux matelots s’attèlent à la préparation du café et du thé.

Quelques minutes plus tard, on s’accoude au bastingage, un gobelet de café à la main, et on regarde défiler le paysage. Et déjà l’ennuie s’installe. Le fleuve est beaucoup trop large, beaucoup trop calme et ses rives offrent un intérêt très limité. Nous redescendons dans la cabine passagers qui est presque déserte et je me plonge dans la lecture d’un polars entamé quelques jours plus tôt.

La suite du voyage ne sera pas plus excitante. Et c’est avec un réel soulagement que vers 5 heures du soir nous voyons le bateau entamer ses manœuvres d’accostage à l’embarcadère de Bagan.

A l’intention de ceux qui apprécient les escapades fluviales mais qui, comme nous, ont horreur de se retrouver piégé au milieu d’un groupe de touristes, j’ajouterai une remarque. La descente de l’Irrawaddy ne présente que peu d’intérêt (quoi qu’en disent nos amis du Routard et de Lonely Planet). Toutefois si vous souhaitez vraiment vous offrir une journée de navigation entre Mandalay et Bagan, prenez le slow boat ; il part plus tôt, coûte moins cher, mais attention, il ne circule pas tous les jours.

Exit les seniors suédois et leurs Samsonites. Nous récupérons nos sacs et débarquons sur la terre ferme, aussitôt sollicités par les chauffeurs de taxis et autre transporteur. Pour 10 $, on nous propose de nous conduire en ville en calèche à cheval. Comme nous avons déjà explosé le budget de la journée, nous acceptons la proposition et nous nous hissons tant bien que mal dans la calèche. Qui s’arrête 50 mètres plus loin devant le bureau de l’autorité touristique du site de Bagan. On nous réclame 15 $ par personne ; c’est le droit d’entrée sur le site. On ne peut y déroger, à moins d’arriver en bus de nuit, comme l’ont fait des touristes français que nous rencontrerons plus tard.

Délestés de 30 $ supplémentaires, nous rejoignons la calèche et commençons la tournée des guesthouses que j’ai relevées sur Travelfish. Il y en à une demi-douzaine qui s’échelonnent sur les deux ou trois kilomètres de la rue principale. A cinq heures et demie du soir, la première guesthouse affiche déjà complet ; nous poursuivons vers la seconde qui l’est également. Nous n’aurons pas plus de chance avec les adresses suivantes qui n’ont elles aussi plus aucune chambre de disponible.

Finalement, c’est grâce au conducteur de la calèche, sans doute lassé de tourner en rond, que nous trouvons une chambre. Sans fenêtre et, comme d’habitude, hors de prix. L’établissement s’appelle Eden Hotel et c’est le genre d’endroit pour lequel on hésiterai à payer 5 euros si on était à Vientiane. Mais encore une fois, on est en Birmanie, et depuis un an les prix des hôtels sont pris dans une spirale inflationniste dont on ne connaît pas encore les limites. Donc, on paye le prix indiqué, en demandant une petite ristourne, parce qu’il s’agit d’une chambre familiale et que nous ne sommes que deux…