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Le blog

Chronique de Zhanjiang 34

QQ, Baidu, VPN et autres traducteurs

Quand on voyage en Chine ou, a fortiori, qu’on s’y installe pour quelques mois ou quelques années, et qu’on ne parle pas un mot de chinois, il vaut mieux s’équiper en conséquence pour ne pas vivre en analphabète et profiter de toutes les ressources du Web chinois dont 99 % n’est pas disponible en anglais. Un problème auquel j’ai été confronté dès notre installation en Chine et que j’ai résolu petit à petit en constituant ma propre trousse à outils.

Traducteurs

Le premier outil indispensable est, bien sûr, le traducteur Web qui vous permettra de traduire n’importe quel site chinois dans la langue de Molière. Dans cette catégorie d’outils, le choix se résume à Bing Tranlator ou Google Traduction mais comme Google et les services Google sont pratiquement inaccessibles en Chine, ce sera Bing Translator (le traducteur de Microsoft) à moins d’utiliser un VPN qui vous permettra d’accéder à Google.

Quel que soit le service choisi, vous pourrez l’exploiter à partir de votre navigateur Web ou bien sous la forme d’une application pour votre smartphone ou tablette (Apple ou Android) et vous découvrirez qu’ils fonctionnent de manière identique ; vous collez l’adresse de la page Web à traduire dans l’interface du traducteur, vous choisissez la langue de destination (le français) et le traducteur affiche la page traduite dans le navigateur.

L'interface de Bing Translator
L’interface de Bing Translator

Comme vous le constaterez, le résultat ressemble souvent à un charabia que n’aurait pas renié le Maire de Champignac ; il s’agit bien d’un texte en français mais vous n’y comprenez rien. Dans le cas d’une page d’informations touristiques, vous arriverez encore à vous en sortir mais s’il agit d’un article de journal, vous devrez lire et relire la traduction pour en comprendre les grandes lignes. Pourquoi ce problème, demanderez-vous ? Parce qu’avec des idéogrammes qui peuvent avoir plusieurs significations et qui associés entre eux forment des expressions qui peuvent également avoir plusieurs sens, le Chinois est, de l’avis des spécialistes de la traduction automatique, une des langues les plus difficiles à traduire. Mais tout ceci ne doit pas vous rebuter car avec un peu de pratique on finit par lire ce pseudo-français comme si c’était la prose d’un académicien.

Traduction d'une page Web en chinois à l'aide de Bing Translator
Traduction d’une page Web en chinois à l’aide de Bing Translator

Ces mêmes traducteurs vous permettront aussi de traduire une phrase française en chinois, ce qui est souvent plus pratique que d’avoir recours à un traducteur de voyage qui propose de nombreuses phrases-type mais jamais exactement celle dont vous avez besoin. Personnellement, j’utilise souvent ce service avant d’aller à la poste pour envoyer un colis ou dans une boutique pour acheter un produit particulier. La mise en œuvre est identique puisqu’il suffit de taper la phrase en français et de choisir le chinois comme langue de destination mais dans ce cas, le traducteur affiche une traduction en chinois que vous serez incapable de lire puisque vous ne parlez pas le chinois. Bien sûr, Google Traduction et Bing Translator sont capables de vous lire la traduction à l’aide de leur voix de synthèse mais je défie quiconque de pouvoir répéter cette traduction à moins de l’avoir écouté et ré-écouter une vingtaine de fois.

Bref, dans ce cas de figure, le mieux est d’utiliser en complément un autre service Web comme Pinyin Converter (http://www.pin1yin1.com) ; ce dernier traduit les caractères chinois en pinyin, le langage phonétique chinois qui exploite l’alphabet latin et qui est utilisé dans toutes les écoles où l’on enseigne le chinois. Vous pourrez ainsi mémoriser plus facilement la traduction ; quand à la répéter correctement c’est une autre histoire car le Pinyin utilise une représentation phonétique particulière et si vous ne savez pas que « liu » (six) se prononce « lio » ou que je « ren » (une personne) se prononce « gene », ce service ne vous sera pas d’un grand secours. Mais pour moi qui lit à peu près correctement le Pinyin, Pinyin converter est un service inestimable qui me permet d’aller acheter un billet de train à la boutique China Railways du quartier sans demander à ma femme de m’écrire la traduction chinoise sur un bout de papier !

L'interface de Pinyin Converter
L’interface de Pinyin Converter

VPN

Quand on est accroc à Facebook ou Twitter, la Chine est un véritable enfer car ces services sont inaccessibles sur l’ensemble du territoire. Mais ce ne sont pas les seuls ; en effet le moteur de recherche Google et l’ensemble de ses services (dont Google Maps) ne sont pas plus accessibles, de même que YouTube et une multitude de sites d’informations. Si vous pensez pouvoir vous passer de votre compte Facebook durant votre séjour en Chine (ce dont je doute), pas de problème ; dans le cas contraire, vous devrez recourir à un service VPN (Virtual Private Network). De quoi s’agit-il ? D’un service Web qui permet de masquer votre véritable adresse IP et de faire croire au serveur auquel vous vous connectez que vous êtes en France, aux USA ou ailleurs.

En pratique, il existe une multitude de solutions VPN, dont un grand nombre gratuites que vous trouverez sur Google en tapant « VPN china » ; pour en avoir testé quelques unes, je sais que ces solutions gratuites ne sont pas fiables car elles exploitent des adresses IP qui sont systématiquement traquées par les autorités chinoises et ne restent valides que quelques semaines. Le mieux est donc de vous offrir un service VPN payant qui vous permettra de vous connecter à tous les services et sites Web blacklistés en Chine sans aucune limite d’utilisation : téléchargement, mail, streaming audio ou vidéo.

Personnellement, après avoir testé durant quelques mois Go Trusted (http://www.gotrusted.com), j’ai adopté ExpressVPN (https://www.expressvpn.works), une solution commerciale concurrente qui semble mieux fonctionner sur mes machines et permet surtout pour le cout d’un abonnement unique d’installer le service sur un Mac, un PC et un smartphone (Apple ou Android). Au final, ce petit confort vous coutera une douzaine d’euros pour un mois, avec des tarifs dégressifs si vous optez d’entrée pour un abonnement de 3 mois, 6 mois ou un an. Certains penseront peut-être que c’est un peu cher mais c’est la solution idéale quand on vit en Chine et qu’on n’a pas envie de se battre chaque jour avec un proxy gratuit pour accéder à Google ou à d’autres ressources bloquées par les autorités. Enfin, notez que toutes les connexions effectuées via un service VPN sont cryptées, ce qui garantit un anonymat total et la protection des données échangées.

L'interface du service VPN ExpressVPN
L’interface du service VPN ExpressVPN

Baidu : le google chinois

Comme je l’ai déjà écrit plus haut, le moteur de recherche Google.com est inaccessible depuis le territoire chinois (à moins d’utiliser un VPN). En Chine, on utilise Yahoo, Bing mais surtout Baidu (https://www.baidu.com), le moteur de recherche chinois qui ressemble comme deux gouttes d’eau à son cousin américain mais recense essentiellement le contenu du Web chinois. C’est donc l’outil idéal pour trouver des informations chinoises, à condition de lire et d’écrire le Chinois car, comme vous l’aurez deviné, Baidu préfère les requêtes en chinois ou en Pinyin – vous pouvez lancer une recherche en français ou en anglais mais Baidu vous renverra systématiquement vers des pages de sites européens ou américains – et affiche ses pages de résultats en chinois. Côté résultats, vous contournerez facilement le problème en utilisant un traducteur en ligne (voir plus haut) ; en revanche, pour les requêtes il faudra jongler avec votre traducteur et Pinyin Converter afin de vérifier que la traduction correspond bien à l’objet de votre recherche.

La page d'accueil du moteur de recherche chinois Baidu
La page d’accueil du moteur de recherche chinois Baidu

A l’instar des autres moteurs de recherche, Baidu affiche en haut des pages de résultats ses différents services News, Images, Videos, Maps mais avant de savoir quel service correspond à quoi, vous devrez encore une fois passez par la traduction en ligne. A ce propos, notez que vous aurez tout intérêt à installer un plugin de traduction pour votre navigateur qui vous permettra de lancer une traduction avec Google Translate ou Bing Translator sans quitter la page que vous êtes en train de consulter. Pour ma part, j’utilise l’extension Translate 1.2, de Sidetree Software (http://sidetree.com/extensions.html#Translate), qui est compatible avec Safari (Mac) et qui permet de choisir le traducteur à utiliser : Google Translate lorsqu’il est accessible ou Bing dans les autres cas.

Une fois que vous aurez pris vos repères, vous découvrirez Baidu Images, l’équivalent du service de Google, qui fonctionne de manière identique. C’est à mon avis le service à utiliser pour vos premières recherches (à condition que le sujet s’y prête) ; en effet, comme son cousin américain Baidu Images affiche une galerie d’images correspondants à votre requête et vous permet de repérer immédiatement les résultats hors-sujets. Ensuite, un clic sur l’image qui vous intéresse ouvrira une nouvelle page à partir de laquelle vous pourrez accéder à la page Web originale contenant l’image en question. Quand on ne comprend pas le chinois, c’est la solution la plus efficace pour trouver des contenus pertinents et c’est la solution que j’ai adoptée pour effectuer mes recherches sur la toupie chinoise !

Recherche d'image avec Baidu
Recherche d’image avec Baidu

Si vous poussez un peu plus loin l’inspection de Baidu, vous découvrirez Baidu Maps, un service de cartographie qui ressemble énormément à celui de Google et que vous pourrez utiliser lorsque les services de Google sont inaccessibles. Grâce à Baidu Maps, vous pourrez localiser l’emplacement d’un parc, d’un square, d’un hôtel, d’une boutique… dont vous avez déniché l’adresse dans le moteur de recherche. Vous pourrez également faire une recherche d’itinéraire pour vous aider à trouver le meilleur chemin pour aller d’un point à un autre. Peu importe que l’interface soit en chinois, si vous avez l’habitude d’utiliser Google Maps, vous trouverez facilement vos repères.

Maps Baidu, le service de cartographies de Baidu
Maps Baidu, le service de cartographies de Baidu

Entre Skype et Facebook

Contrairement à Facebook qui est un service centralisé et peut être facilement bloqué en Chine en interdisant l’accès au domaine Facebook.com (et ses déclinaisons) à tous les utilisateurs qui se connectent depuis le territoire national, Skype est une solution « peer to peer » qui relie directement les utilisateurs sans passer par un serveur central. Du coup, il est impossible de bloquer Skype en Chine et si vous utilisez déjà ce système de messagerie vous pourrez continuez à l’utiliser sans problème. Toutefois, ici, Skype est une solution assez peu utilisée et on lui préfère QQ, une application et un réseau social fort d’un milliard d’utilisateurs qui propose les mêmes fonctionnalités : messagerie instantanée, chat audio et vidéo, traduction automatique… Bref, une application indispensable pour garder le contact avec vos amis chinois. QQ est disponible pour les différentes plateformes (Mac, Windows, iOS, Android) et vous permet de bénéficier automatiquement d’un adresse e-mail sur qq.com qui sera plus facile à utiliser avec vos correspondants chinois.

L'interface de QQ Mac
L’interface de QQ Mac