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Le blog

Luang Prabang 26 Janvier 2013

Don’t feed the monk(ey)s

Luang Prabang est une ville qui divise mais ne laisse personne indifférent. On adore ou on déteste (sans même y avoir mis les pieds). Ainsi, mon ami Brian qui nous a pourtant aidé à découvrir le Laos, ne veut pas en entendre parler. A l’inverse, pour moi, Luang Prabang fait partie de ces destinations dont on ne se lasse pas. Et c’est en grande partie dû à ce rituel que les moines effectuent chaque matin.

Changement d’hôtel

Offrande rituelle aux moines de Luang Prabang
Offrande rituelle aux moines de Luang Prabang

Après deux nuits passées au Mekong Moon Inn, nous retournons tenter notre chance dans notre guesthouse favorite, et cette fois la chance nous sourit. Le propriétaire nous annonce qu’il y aura sans doute une chambre de libre en fin de matinée. Effectivement, lorsque nous revenons deux heures plus tard avec nos sacs, une chambre s’est libérée à l’étage. Nous posons nos bagages et nous installons dans le jardin pour savourer cette petite victoire.

L’Oudomphong Guesthouse 2 fait en effet partie des rares guesthouses de Luang Prabang qui sont situées dans le centre de la cité, disposent d’un jardin et pratiquent des tarifs tout à fait abordables (autour de 10 €, la chambre pour deux personnes). C’est donc un endroit très convoité, et comme le propriétaire ne prend aucune réservation ni par téléphone, ni par e-mail, il faut arriver tôt ou bien avoir un peu de chance, comme nous ce matin là.

L’offrande rituelle du matin

Le lendemain, après une bonne nuit passée dans notre nouvel hôtel, je me lève à 5 heures et demie pour aller « shooter » les moines. C’est une petite expédition qui nécessite un minimum de préparation. En effet, entre 5 heures 45 et 6 heures du matin, les moines quittent leur temples disséminés aux quatre coins de la ville pour aller quêter leur nourriture selon un itinéraire bien précis. Chaque temple a un parcours particulier et si l’on ne s’est pas renseigné auparavant, on peut très facilement louper les trois quarts du « spectacle ».

Car malheureusement, c’est un spectacle pour de nombreux touristes asiatiques que les minibus climatisés déposent devant l’entrée des temples et qui payent pour s’installer sur le trottoir, avec un panier de nourriture acheté au prix fort pour faire l’expérience de l’aumone aux moines de Luang Prabang. Sous l’objectif des caméras et autres smartphones de leurs amis, naturellement.

Le spectacle est affligeant et on se croierait au zoo devant la cages aux singes, avec l’inévitable panneau Don’t feed the monkeys. D’ailleurs de monk à monkey il n’y a qu’un pas, juste quelques lettres en moins. Mais c’est un détail sans importance pour nos amis touristes chinois ou coréens qui trouvent cette expérience très amusante.

C’est aussi le spectacle auquel j’ai eu le triste privilège d’assister lors de nos première visite à Luang Prabang. Et c’est le spectacle auquel vous assisterez sans doute si vous suivez les recommandations de votre hôtel. Mais rien n’est inéluctable, et si vous souhaitez contempler ce rituel loin de la foule, il suffit de marcher un peu, de quitter la rue principale Sisavangong Road où sont concentrés les groupes de touristes et de rejoindre une rue parallèle, en direction du fleuve. Là vous verrez de vielles habitantes de Luang Prabang se préparer comme tous les matins pour l’offrande rituelle : elles ont déjà installé leur petit tabouret en bois ou leur tapis sur le trottoir et ont posé leur panier à riz en osier, remplis de riz gluant (le sticky rice local).

Lorsque la procession arrive, elles prennent place sur leur tabouret ou s’agenouillent sur leur tapis et ouvrent leur panier à riz. Elles préparent alors une première poignée de riz qu’elles déposeront dans le bol du premier moine. La tête baissée, humblement, elles répéteront ce geste jusqu’à ce que leur panier soit vide. Mais comme elles ont l’habitude, elles garderont toujours une poignée de riz pour les derniers moines de la procession.

Pour assister à des scènes comme celles-là, il n’y pas de secret, il faut se lever à l’aube et arpenter les rues de la vieille cité de l’aube jusqu’à la levée du jour. Et comme la procession rituelle ne dure pas longtemps, il faut y assister au moins deux ou trois fois de suite pour bien saisir l’ambiance et réussir vos photos.