Shopping à Siem Reap

Siem Reap fait partie de ces destinations où l’on revient rarement d’une année sur l’autre. Il y a bien sûr quelques exceptions comme cet allemand rencontré lors de notre escale au Qatar qui passe six mois par an au Cambodge. Mais pour la majorité des touristes, on vient à Siem Reap pour visiter le site d’Angkhor Wat et une fois qu’on a « fait » le site, on peut le rayer de sa liste pour penser au prochain voyage.

Pour nous qui sillonnons l’Asie du sud-est à la recherche de produits d’artisanat, c’est un peu différent. En effet, notre principal fournisseur de kramas se trouve à Siem Reap et nous n’avons aucun moyen de le contacter sauf à venir sur place. Cette année, nous avons donc prévu de faire un détour par Siem Reap afin de refaire notre stock de foulards cambodgiens.

Le lendemain de notre arrivée à Siem Reap, nous partons donc à pied en direction du Central Market où se trouve notre fournisseur. Mais en arrivant à proximité de l’endroit, une mauvaise surprise nous attend ; le marché a disparu. A sa place, nous découvrons un champ de gravas entouré de palissades. Pour en avoir le cœur net, nous faisons le tour du quartier. Mais non, nous sommes au bon endroit ; le marché central a bien été rayé de la carte et notre fournisseur de kramas avec.

Il nous reste toutefois une dernière chance de le retrouver grâce à son numéro de téléphone. De retour à la guesthouse, je raconte notre histoire au gérant et lui demande s’il peut appeler le numéro que je lui fournis. Après une discussion en cambodgien dont nous ne saisissons pas un mot, il raccroche et m’explique que suite à la démolition du marché central, notre fournisseur a déménagé vers le nouveau marché de nuit qui s’est installé au bord de la rivière. Nous irons vérifier le soir même.

Pour faire son shopping à Siem Reap, il y avait jusqu’à présent quatre marchés : le marché central situé au nord du quartier historique, le vieux marché situé au centre, l’ancien marché de nuit, un peu excentré, à l’ouest du quartier et le nouveau marché de nuit, installé de l’autre côté de la rivière, en face du vieux marché.

Avec la démolition du marché central, il ne reste que trois marchés. Trois endroits où l’on trouve les mêmes produits, avec toutefois des différences de prix. Ainsi, il vaut mieux faire ses achats dans le vieux marché que dans le nouveau marché de nuit. Mais comme nous sommes toujours à la recherche de notre fabricant de kramas, nous allons d’abord arpenter le nouveau marché de nuit. Sans succès.

Le lendemain, nous nous rabattons donc sur le vieux marché pour tenter de trouver un nouveau fournisseur de kramas. A vrai dire, il n’y a que l’embarras du choix. Mais nous cherchons un fabricant qui propose différents modèles, qui parle un peu anglais, et surtout quelqu’un avec qui nous pourrons négocier les prix. Après une matinée entière à arpenter le vieux marché, nous avons trouvé notre nouveau fournisseur. Nous retournons le voir dans l’après-midi pour faire nos achats.

Plus tard, en début de soirée, nous partons visiter le vieux marché de nuit. Si ce dernier avait perdu une partie de son activité lors de l’ouverture du nouveau Night Market, la démolition du marché central lui fournit un regain d’activité. Et c’est là que nous tombons par hasard sur notre ancien fournisseur de kramas. Nous ne l’avons vue qu’une seule fois deux ans plus tôt, mais ma femme et elle se reconnaissent immédiatement. Nous bavardons quelques instants devant son stand, le temps de raconter notre découverte de la disparition du marché central, l’adresse email qui ne fonctionne pas, le coup de téléphone passé depuis la guesthouse, et d’expliquer que malheureusement, nous avons fait nos achats de kramas la veille. Avant de nous quitter, nous reprenons son adresse e-mail, en lui promettant de revenir la voir lors de notre prochain passage à Siem Reap.

Une semaine plus tard, de passage à Phnom Penh, nous découvrirons que les kramas y sont meilleur marché qu’à Siem Reap (on pouvait s’y attendre) et nous identifierons un fournisseur capable de nous expédier une commande de foulards en France.