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Le blog

Shanghai : Voir Suzhou et mourir (d’ennui) – 23 décembre 2012

Après deux journées passées à arpenter les rues de Shanghai, je sais déjà que nous n’y découvrirons rien d’extraordinaire. Bien sûr, il reste quelques vestiges de sa splendeur passée. Quelques vieux quartiers encore épargnés par les promoteurs immobiliers, quelques ilots restaurés à grands frais par le gouvernement et qui font la joie des touristes chinois, venus en voyage organisé. Mais Shanghai n’offre ni les attraits de Pékin ni ceux de Hongkong ; la première a su préserver les joyaux de la Chine impériale ; la seconde bénéficie d’un site exceptionnel qui lui vaut le surnom de la New York d’Asie. Shanghai n’a aucun de ces atouts pour sauver la mise. Ou plutôt si, il lui reste la ville de Suzhou, située à une cinquantaine de kilomètres, et que tous les guides s’accordent à surnommer la Venise de Chine. C’est donc là que nous avons décidé de nous rendre avant de poursuivre notre voyage vers le sud de l’Asie.

Les canaux de Suzhou, la Venise d'Asie
Les canaux de Suzhou, la Venise d’Asie

Suzhou fait partie de ces sites touristiques qui sont classés AAAA par les autorités chinoises, mais c’est aussi une ville de canaux qui a servi de décor à quelques scènes de poursuites mémorables qui font désormais partie de l’anthologie du cinéma américain. En dépit de cette renommée internationale, visiter Suzhou n’est pas ce qu’on fait de plus simple, en particulier si l’on décide de s’y rendre par ses propres moyens, en ignorant volontairement les tours organisés que proposent la plupart des hôtels de la ville. Mission impossible pour un touriste ordinaire, mais qui devient envisageable lorsqu’on est accompagné d’un autochtone.

Partis tôt le matin, nous prenons un premier bus qui nous conduit à l’une des gares de Shanghai. Là, nous prendrons le TGV local qui devrait nous permettre de rejoindre Suzhou en une vingtaine de minutes. Effectivement, après avoir apprécié le confort de la technologie chinoise et l’affichage de la vitesse de croisière dans chaque wagon, nous débarquons à Suzhou où nous pensons trouver des indications pour aiguiller les touristes que nous sommes.

Hélas, dans ce type de sites, rien n’est encore prévu pour le touriste individuel. Nous sommes en fait encore dans la grande banlieue de Shanghai et la plupart des voyageurs qui sortent de la gare sont des employés ou des cadres qui rejoignent leur bureau. Nous aurons donc toutes les peines du monde à trouver le chemin pour accéder au site qui pourtant sur notre carte semble tout proche.

Finalement, après un trajet de 20 mn dans un bus bondé et autant de marche à pied, nous trouvons l’accès de la ville fortifié qui renferme ces fameux canaux.

Pour avoir visité Wuzhen, dans la banlieue de Hangzhou, nous pensions que la cité de Suzhou était plus facilement abordable. En réalité la vieille ville s’étend sur un quadrilatère de plusieurs kilomètres de côté et même muni d’un plan et accompagné d’une personne parlant chinois, il est très difficile de s’y repérer. Après avoir déambulé quelques heures dans les ruelles, balayées par un vent glacial, nous décidons de rebrousser chemin. Nous aurons tout de même aperçu quelques canaux, mais nous n’avons pas retrouvé les décors des poursuites de ces films américains.